Drame Mazzouna: Saied recommande des mesures urgentes pour protéger les élèves

"Les élèves qui ont trouvé la mort avant-hier à Mezzouna suite à l'effondrement d'une partie du mur d'un lycée sont les « victimes de la négligence et la corruption » qui a gangrené ces institutions de nombreuses années durant", a déclaré mercredi le chef de l'Etat, souhaitant à ce propos un prompt rétablissement aux deux lycéens actuellement alités à l'hôpital à Sfax et dont l'état de santé est sous surveillance continue tout au long de la journée.
Ces propos ont été exprimés par le président de la République, lors d'une réunion au Palais de Carthage consacrée à l'examen de la situation de nombre d'établissements éducatifs et à l'impératif qu'il y a à décréter des mesures urgentes en vue de protéger les élèves et les étudiants.
Dans ce contexte, le président Saïed a tenu à préciser que cette partie du mur menaçait ruine depuis plus de deux ans, ajoutant que plusieurs murs dans les différentes régions de la République et pas seulement celui du lycée de Mezzouna sont aussi en proie au risque de l'effondrement en raison d'un manque d'entretien et de réhabilitation.
Face à cette situation, des mesures urgentes doivent être prises et appliquées dès aujourd'hui sans nulle excuse de procédures, a vivement recommandé le chef de l'Etat, réaffirmant que les lois ne peuvent en aucun cas faire obstacle à une quelconque intervention urgente visant à préserver la vie des Tunisiens.
Et le président Saïed de poursuivre que le peuple Tunisien est dans « une course contre la montre » et « chaque heure sans nulle réalisation est une heure perdue », pressant à ce titre les responsables en poste à faire preuve de patriotisme et de prendre conscience du fait que les Tunisiens mènent une rude bataille de libération.
Tout en soulignant que ces mesures urgentes seront examinées en profondeur et qu'elles vont cibler les régions concernées sans nulle exception, le chef de l'Etat a promis de mettre à disposition les fonds nécessaires afin que ces drames ne se reproduisent plus jamais.
« Nous voulons que les Tunisiens vivent en sécurité où qu'ils se trouvent et qu'ils mènent une vie digne », a promis le chef de l'Etat, mettant en garde chaque fonctionnaire en mal de pouvoir s'acquitter de son devoir du risque d'être révoqué de son poste.
Par ailleurs, le président de la République a tenu à rappeler que l'Etat doit jouer pleinement le rôle qui est le sien, réaffirmant l'engagement à ne plus reculer en arrière.
Tout en réitérant son appel à ce que les procédures et les démarches administratives ne peuvent servir de motif à un quelconque retard ou atermoiement, le président Saïed a souligné qu'il assume la pleine et entière responsabilité nationale afin que ces incidents ne se répètent plus jamais dans les lycées et écoles.
Ces mesures, a-t-il poursuivi, seront décrétées avant même la mise en place du conseil supérieur de l'éducation et de l'enseignement auquel sera confié la mission de statuer sur la réforme de l'enseignement, de l'éducation et des espaces éducatifs.
Le chef de l'Etat a saisi l'occasion pour mettre en valeur l'élan de solidarité et d'entraide affiché par les Tunisiens malgré la rude et délicate conjoncture économique que vit le pays, rappelant sa contribution personnelle en 2015 et 2016 à la réhabilitation de quelques écoles dans le quartier d'Ettadhamen.
Il a en outre évoqué l'exemple de projets encore bloqués malgré l'allocation des fonds nécessaires à l'effet de leur mise en œuvre, citant à ce propos, le projet de construction d'un pont pour permettre aux élèves d'accéder à une école primaire à Fernana et pour lequel des fonds de 250.000 dinars ont été alloués.
La réalisation de ce projet n'a pu être concrétisée qu'avec l'intervention des forces militaires, a rappelé encore le chef de l'Etat.
Ont été présents à cette réunion plusieurs ministres, dont notamment, ceux de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des affaires culturelles.
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