Egypte: Arrestation du président du syndicat des journalistes

Egypte: Arrestation du président du syndicat des journalistes

 

La police égyptienne a arrêté lundi 30 mai le président du syndicat égyptien des journalistes et deux collaborateurs pour avoir abrité deux journalistes recherchés par la justice.

Des journalistes égyptiens ont récemment manifesté pour protester contre ce qu'ils considèrent comme un recul de la liberté de la presse, près de trois ans après l’arrivée du président Abdel Fattah al-Sissi au pouvoir après la destitution de l'islamiste Mohamed Morsi.

Le 1er mai, des policiers ont forcé l'entrée du bâtiment du syndicat des journalistes pour y arrêter deux reporters, Amro Badr et Mahmoud Saqqa, accusés notamment « d'incitation à manifester », en violation de la loi qui interdit en Egypte depuis novembre 2013 tout rassemblement non autorisé par le ministère de l'Intérieur.
Le président du syndicat Yehya Kallache avait vivement protesté et dénoncé un régime « en guerre contre le journalisme ».

M. Kallache, ainsi que Gamal Elbashy, le secrétaire général du syndicat, et Gamal Abd el-Rahim, le chef de sa commission des libertés, se sont rendus dimanche après-midi dans le bureau du procureur du Caire qui les avait convoqués, a déclaré à l'AFP M. Abd el-Rahim, qui a pu conserver son téléphone en garde à vue.

Ils y ont été interrogés 12 heures durant, puis le procureur les a inculpés pour avoir « abrité des fugitifs » et « diffusé de fausses informations ».

Le procureur a ensuite ordonné leur remise en liberté contre une caution de 10.000 livres égyptiennes chacun (1.000 euros), dans l'attente des résultats d'une enquête, mais ils ont refusé de payer.

Les trois hommes étaient donc toujours en garde à vue lundi après-midi dans l'attente d'une décision du procureur. Celui-ci peut soit revenir sur la caution, soit ordonner leur détention préventive pour quatre jours.

Ces trois arrestations constituent une « répression sans précédent pour la liberté de la presse » en Egypte et « l'attaque la plus flagrante contre ses médias depuis des décennies », a commenté Amnesty international dans un communiqué.

Avec AFP

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