Et si Béji Caid Essebsi et Youssef Chahed se rabibochaient ?

Et si Béji Caid Essebsi et Youssef Chahed se rabibochaient ?

La photo du président Béji Caid Essebsi assis sur son fauteuil au salon du palais des congrès, conversant tout sourires avec le chef du gouvernement Youssef Chahed et publiée dans la page Facebook de la présidence de la république, n’a rien d’anodin. Elle est porteuse de messages, tout comme le fait que le chef de l’Etat cède sa place à Chahed pour présider la délégation tunisienne avant de prendre la présidence du sommet. Après plus d’un an de brouille, Béji Caid Essebsi et son « poulain » semblent avoir repris langue. Et sont sur le point de se rabibocher. Ce réchauffement des rapports entre les deux têtes de l’exécutif intervient après l’appel lancé, le 20 mars dernier au cours de la cérémonie de célébration du 63ème anniversaire de l’indépendance au palais de Carthage, par le premier au second pour revenir au bercail.

A quelques mois des prochaines échéances électorales, le paysage politique est marqué par la confusion. Le mouvement Nidaa Tounes qui s’apprête à organiser son congrès prévu pour le 6 avril courant, n’est plus que l’ombre de lui-même. Au même moment, un autre mouvement Tahya Tounes a été créé. Formé par des transfuges du parti présidentiel, avec comme coordinateur l’ancien directeur du cabinet présidentiel Sélim Azzabi, il veut damer le pion au Nidaa « original » dirigé par Hafedh Caid Essebsi. Selon ses dirigeants, ce nouveau mouvement est un soutien indéfectible de Youssef Chahed qui serait son candidat à l’élection présidentielle. D’ailleurs, si l’on croit les sondages, le chef du gouvernement est toujours en tête des personnalités préférées des Tunisiens.

Béji Caid Essebsi, vieux routier de la politique et fin tacticien, a certainement compris que la confrontation avec Chahed ne ferait qu’écorner son image et réduire ses chances pour un second mandat. Alors que Chahed n’a pas jusque-là annoncé son départ de Nidaa Tounes malgré la décision du gel de ses activités par la direction actuelle. Comme il est resté à l’écart, évitant de s’impliquer directement dans la création du nouveau parti, laissant cette tâche à quelques-uns de ses proches collaborateurs. De même qu’il entretient le flou sur une éventuelle candidature à la présidentielle. Son objectif inavoué c’est de rempiler à la Kasbah si, d’ici là, le vent continue de tourner en sa faveur. Ce que même Ennahdha voit d’un bon œil. D’ailleurs le mouvement de Rached Ghannouchi a multiplié les appels du pied en direction du chef de l’Etat et son président a tenté de jouer les médiations entre le président et le chef du gouvernement. Un nouveau deal entre les trois parties n’est pas exclu.

Toutefois, à défaut d’une nouvelle candidature à la présidence, Béji Caid Essebsi n’hésiterait, certainement, pas à encourager Chahed à se présenter.

B.O

Votre commentaire