Etude : L’image de la Tunisie pâtit de l’exagération de la corruption
Une étude sur la corruption en Tunisie montre que l’exagération de ce phénomène par les médias et dans l’esprit des Tunisiens et son instrumentalisation politique ont nui, sensiblement, à l’image du pays.
L’auteur de cette étude, Kamel Ayadi, président du Centre international pour la lutte contre la corruption, relève le grand décalage qui existe entre la perception des Tunisiens de la corruption et sa véritable proportion. Parmi les 71% des personnes interviewées dans le cadre de ce travail (cadres supérieurs) et qui pensent que la corruption existe, 37% seulement avouent l’avoir vécu directement ou indirectement.
Ayadi, qui s’exprimait lors d’une rencontre jeudi 9 décembre 2021 à Tunis, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, a relevé que l’approche sociétale qui englobe médias, société civile et politiques a donné une image négative et montré que le pays n’encourage pas les investisseurs.
Pourtant, le classement, de la Tunisie par Transparency International reste bien mieux que celui de plusieurs pays arabes comme le Maroc et l’Egypte, a-t-il fait observer.
L’étude s’est penchée sur l’évaluation de l’approche institutionnelle et sociétale adoptée en matière de lutte contre la corruption. Deux sondages ont été effectués dans ce cadre, le premier destiné à un échantillon de citoyens et le deuxième a ciblé 200 hauts fonctionnaires (anciens ministres, gestionnaires, magistrats, contrôleurs…).
Ces derniers, considèrent que les méfaits de l’approche suivie en matière de lutte contre la corruption dépassent de loin ses résultats.
Dans les recommandations formulées, Ayadi insiste sur le besoin de concevoir un indice national pour mesurer la corruption, basé sur des approches scientifiques afin d’éviter les interprétations faites en fonction des états d’âme.
Dans son étude, Ayadi montre par ailleurs que 80% des interviewés considèrent que les lois relatives à la corruption ne sont pas adaptées au contexte actuel.
Et de conclure que l’approche institutionnelle et gouvernementale qui a été élaborée par des experts reste le meilleur travail proposé dans ce sens, et ce malgré certaines lacunes.
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