Etude sur le transport multimodal en Tunisie

Il ressort de l’enquête menée récemment par le ministère du transport sur le transport multimodal, que 28% des entreprises

réalisent elles mêmes leurs opérations de transport de bout en bout.

Le transporteur prend en charge ces opérations dans 37% des cas et le transitaire dans 31% des cas.

L’on constate également que 43% des enquêtés souhaiteraient que le transporteur puisse assurer les services de transport de bout en bout. Certaines entreprises souhaiteraient que le transporteur offre également les services de magasinage et traite directement avec la douane.

Cette enquête a également permis de dégager des informations relatives au délais des opérations de transport et de dédouanement qu’elles soient réalisées à l’export ou à l’import.

Au niveau de l’export, plus de 80 % des entreprises situent le délai des opérations de transport entre 0 et 5 jours avec une médiane de 3 jours.

A cet égard, la moitié des entreprises souhaiteraient avoir des délais de transport inférieurs à 3 jours, alors que d’autres affirment avoir un délai de dédouanement à l’export de 1 jour.

Contrairement au cas de l’export, les délais des opérations de transport à l’import sont plus dispersés. La moyenne de délai de transport à l’import est de 8 jours. La majorité écrasante des entreprises souhaiteraient un raccourcissement de 3 jours et plus.

Les délais de dédouanement à l’import sont également dispersés avec une moyenne d’environ 5 jours. 79 % des entreprises souhaiteraient atteindre un délai inférieur à 3 jours.

Une réglementation adaptée aux affaires des transporteurs

Au niveau de la réglementation en vigueur, l’enquête a révélé que 80% des entreprises trouvent ces réglementations douanières, du transport et des échanges avec l’Union Européenne, adaptées à leurs affaires.

D’un autre coté, l’on constate que 23 % des entreprises pensent rencontrer des difficultés, si elles ont recours au transport multimodal, 28% estiment que la cadre juridique actuel est insuffisant et 22% appréhendent les lenteurs administratives ( douanes, banques…).

Au niveau de l’infrastructure, la majorité des entreprises interrogées sont satisfaites.

La plupart d’entre elles appartiennent aux secteurs du transport, de la télécommunication, de l’industrie du textile et de l’habillement et de l’industrie mécanique.

En ce qui concerne le transport combiné (plus qu’un mode), l’enquête a montré que 30 % des entreprises ont été confrontées à des problèmes de changement de mode de transport.

Au niveau de l’info structure, l’enquête a révélé que les utilisateurs des nouvelles technologies de l’information et de la communication sont divisés à parts différentes entre les systèmes mis en place.

Pour le TTN (Tunisie Trade Net), par exemple, 85 % des entreprises se sont déclarées satisfaites des services fournis par cette institution.

Pour la RFID, une technologie de pointe permettant l’identification rapide et automatique des cargaisons, le nombre d’utilisateurs est trop faible, contrairement à ceux qui ont recours au système de la liasse unique dont le nombre représente la majorité écrasante.

Par ailleurs, l’enquête a montré que 52% des entreprises ont des difficultés à trouver du personnel spécialisé en logistique et transport .

Cela s’explique par le manque en effectif plutôt qu’une insuffisance dans la qualité de la formation offerte par les établissements.

A la lumière de ces résultats, l’enquête a suggéré quelques recommandations pouvant servir à mettre en œuvre un programme d’action pour le développement du transport multimodal.

Ainsi, au niveau des opérations de transport, il a été recommandé d’encourager le regroupement des entreprises de transport international afin d’améliorer leur compétitivité, d’accroître leur part de marché et de faciliter leur propulsion sur le marché européen.

Nouvelle tendance au transport de bout en bout

Il est aussi impératif d’améliorer les conditions de manutention des marchandises au niveau des ports (Radès et Gabès), de mettre en œuvre des fréquences soutenues sur les lignes maritimes et aériennes, de développer des services auxiliaires notamment les assurances spécialisées dans le transport international des marchandises particulièrement de bout en bout.

Au niveau de la réglementation, l’enquête a recommandé d’alléger davantage les procédures douanières, d’autoriser le remboursement des exportateurs avant l’arrivée de la marchandise à sa destination, de réduire la documentation, d’améliorer la sécurité et de mettre en œuvre des lois régissant les responsabilités.

Au niveau de l’infrastructure, l’enquête a proposé de développer des plates-formes logistiques multimodales, en intégrant des technologies performantes en matière de transport et de manutention, de développer et d’améliorer les moyens et les équipements utilisés dans les ports.

Il est également opportun de normaliser les équipements (conteneurs, palettes, wagons, véhicules), d’utiliser des navires – avions à grande capacité - et de renforcer le rôle du transport ferroviaire dans la chaîne de transport de bout en bout pour réduire les coûts, de limiter l’engorgement des infrastructures routières et d’annihiler les problèmes de l’environnement.

Par ailleurs, l’enquête a suggéré de faciliter l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, de promouvoir l’utilisation des paiements électroniques, de développer les formations spécialisées dans les métiers de logistique et de gestion des transports modernes et de renforcer les formations dans l’utilisation pratique des langues étrangères.

CH.KH