Exclusif: Tout sur l’énigmatique affaire de la cession des permis Sud Ramada et Jenein Center

Exclusif: Tout sur l’énigmatique affaire de la cession des permis Sud Ramada et Jenein Center

Beaucoup d’encre a coulé depuis l’annonce faite le lundi par la compagnie canadienne de production de pétrole et de gaz Zenith Energy, qui a informé qu’elle a accepté d’acquérir une participation d’exploitation active (WI) dans un gisement pétrolier on shore en Tunisie.

Les spéculations sont allées dans tous les sens au sujet de cette affaire, surtout que la compagnie canadienne de production n’a pas dévoilé l’entreprise avec laquelle elle est en pourparlers pour l’acquisition de ce bloc en Tunisie, qui produit actuellement selon ses dires 700 barils de pétrole par jour (bopd) et génère un revenu brut annuel d’environ 15 millions de dollars et n’a donné aucune information sur son lieu.

Mieux encore, il s’est avéré que les autorités tunisiennes et particulièrement l'Entreprise tunisienne d'activités pétrolières, qui est l’associée de toute compagnie étrangère qui prospecte, explore et produit du pétrole ou du gaz en Tunisie, n’était pas au courant de l’affaire.

Espace Manager a essayé de faire sa petite enquête au sujet de cette énigmatique transaction et on a réussi à collecter les informations suivantes.

La transaction de cession des intérêts de Medco en Tunisie a été négociée semble-t-il en premier lieu entre Medco et AAOG (Anglo Africain Oil and Gas) une société qui appartient à la compagnie canadienne de production de pétrole et de gaz Zenith Energy et qui détient une minime concession au Congo.

La négociation entre les deux sociétés n’a pas abouti à un accord

Une société a été par la suite créée en avril 2019 entre deux officiers d’AAOG (James B et David S) qui s’appelle ATOG (Anglo Tunisian Oil and Gas) essentiellement pour conclure la transaction avec Medco.

Mais cette nouvelle société n’a pas vérifié les exigences prévues par le code des hydrocarbures en Tunisie (conditions d’acquisition, capacités techniques et financières).

En juin 2019 et dans son courrier à la  direction générale des hydrocarbures en Tunisie, ATOG s’est semble-t-il présenté en tant que société affiliée AAOG.

La transaction a été complétée le 18 novembre 2019 et la commission consultative des hydrocarbures (CCH) a clairement demandé le dépôt de garanties bancaires couvrant les obligations sur les permis Sud Ramada et Jenein Center, ainsi qu’une pénalité sur Hammamet offshore.

Bien que le deadline fixé par le CCH pour la finalisation des garanties bancaires fût le 21 février 2020, rien n’a été versé jusqu’à présent.

Ce qui laisse croire qu’ATOG n’a semble-t-il pas les ressources financières pour payer les garanties bancaires exigées par la commission consultative des hydrocarbures (CCH), pour honorer ses engagements avec Medco, ainsi que ses engagements contractuels (un puits d’exploration sur Sud Ramada et une autre sur Jenein Center prévu en 2020). Ce qui a impliqué paraît-il la réapparition de Zenith Energy dans cette affaire pour essayer de la conclure comme annoncé dans le communiqué diffusé le lundi.

C’est pour cela que le genre de communiqué diffusé pour annoncer l’acquisition d'une participation d’exploitation active (WI) dans un gisement pétrolier on shore en Tunisie, ne semble qu’un coup médiatique cherchant l’impact des effets annonces pour probablement influencer les banques et les investisseurs.

Sachant qu’on a été informés, au cours de notre enquête, qu’aucune concession d’un gisement pétrolier sur le territoire et dans les eaux territoriales tunisiennes, ne peut se faire sans l’aval de l’ETAP et sans le respect du code des hydrocarbures en Tunisie.

B.M.

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