Faire preuve de fermeté face au non-respect de la loi

Faire preuve de fermeté face au non-respect de la loi

 

Au cours de sa dernière réunion, le Conseil de la sécurité nationale tenue, le 28 juin, sous la présidence du chef de l’Etat Béji Caid Essebsi, a approuvé un projet de décret portant proclamation des sites de production et des installations stratégiques et vitales « zones militaires interdites ». Ce décret concrétise les instructions données par le président de la République en sa qualité de commandant suprême des forces armées et annoncées dans son discours le 10 mai, à l’armée nationale pour protéger les sites vitaux et stratégiques du pays.

Devant l’impossibilité des forces sécuritaires d’assurer, conformément à la loi, la protection des sites de production, il a été fait appel à l’armée pour les relever. Depuis le 14 janvier 2011, on assiste régulièrement des occupations de ces sites par des protestataires, ce qui a provoqué l’arrêt de production pendant de périodes plus ou moins longues et a lourdement impacté l’économie nationale et causé des pertes énormes au budget de l’Etat. L’exemple le plus significatif est celui de la Compagnie des phosphates qui a enregistré des pertes se chiffrant à des milliers de milliards et elle a, du coup, perdu sa place dans le marché international. Le dernier cas est celui de la fermeture par les sittineurs d’El Kamour de la vanne de production de pétrole et dont l’une des conséquences est l’augmentation, à partir de dimanche des prix de carburants.

Sur un autre plan, les forces de police et de la garde nationale se sont trouvées souvent la cible d’attaques coordonnées de la part des protestataires, souvent infiltrés par des « forces du mal » et elles ont subi des pertes douloureuses dont la dernière est la mort atroce du lieutenant Mejdi Hajlaoui à Bir El Hfay dans le gouvernorat de Sidi Bouzid. Les postes de police, de la douane et de la garde nationale incendiés se comptent par dizaines, ce qui a considérablement affecté le maintien de la sécurité dans plusieurs régions et favorisé l’infiltration des terroristes et des terroristes et facilité le passage des produits prohibés comme les armes et la drogue.  Une belle aubaine pour le trafic de tous genres.

Le spectacle donné par des commerçants furieux en raison du démantèlement de leurs commerces anarchiques, s’attaquant aux policiers, dans les faubourgs de Tunis, reflètent une réalité qui ne cesse de se développer chez un bon nombre de nos concitoyens, celle de ne pas se conformer à la loi. Il n'échappe à personne que, des fois, on a l'impression de vivre dans un pays où le respect de la loi est devenu une exception. Certaines gens se comportent, en effet, comme dans un territoire de non- droit où la loi s'applique peu ou prou. Car quand des citoyens commettent des agressions contre des personnes investies de l'autorité publique, incendient des bâtiments publics, et sont auteurs de troubles qui menacent l'ordre public, l'on est en droit de se demander si nous étions dans une société de droit et si l'Etat existait encore. L’incivisme et d’une manière générale, le non-respect de la loi par les citoyens n’ont pas de place dans une démocratie qui se respecte. Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a bâti son programme électoral sur la restauration de l'autorité de l'Etat. Il a promis que «toutes les mesures seront étudiées et mises en œuvre pour que force reste à la loi». L'autorité de l'Etat suppose la réunion de plusieurs conditions, dont notamment «l'existence d'un dispositif institutionnel efficace, d'un appareil d'Etat capable, crédible et impartial». Et des responsables alliant compétence et culture de l'Etat. Aussi faut-il donner des moyens aux forces de l'ordre, assurer leur protection par la loi pour leur permettre d’accomplir leurs tâches en toute quiétude.  Il faut faire preuve de fermeté à l'égard de tous ceux qui mettent en jeu la sécurité du pays, son économie et ses concitoyens.

B.O 

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