Fakhfakh-conflit d’intérêts : Il faut mettre fin au contrat de la société avec l’Etat

Fakhfakh-conflit d’intérêts : Il faut mettre fin au contrat de la société avec l’Etat

Après le tollé soulevé par l’existence d’un conflit d’intérêts après l’annonce par le chef du gouvernement de sa possession de 20% des parts dans une société d’environnement, le ministre des Droits de l'homme, des Relations avec les instances constitutionnelles et la Société civile, Ayachi Hammami a déclaré que son patron a entamé les procédures de cession de ses parts.

Il a rappelé que Fakhfakh est membre du conseil d'administration, mandataire et détient des actions dans ce groupe. Il a déclaré ses biens et son patrimoine depuis sa prise de fonction et a abandonné la gestion du groupe depuis un certain temps.

Toutefois, cette affaire qui a été évoquée dans les médias, risque d’écorner du chef du gouvernement qui, comme son prédécesseur Youssef Chahed, a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille. Prétendre que « cela n’a rien d’un conflit d’intérêts », avant d’être épinglé par le président de l’Inluuc Chawki Tabib ce vendredi matin sur les ondes de Shems FM, dénote soit une méconnaissance de la loi, ce qui est grave, soit d’une inadvertance caractérisée, ce qui est plus grave encore. Ce faisant il a mis son ministre d’Etat, Mohamed Abbou, le chantre de la lutte contre la corruption, dans une mauvaise situation et il s’est mis lui-même dans de mauvais draps.

Le chef du gouvernement et les membres de son équipe sont censés connaître la loi. Ils sont chargés d'une mission de service public et sont, par conséquent, appelés à exercer leurs fonctions avec dignité, probité et intégrité et veillent à prévenir ou à faire cesser immédiatement tout conflit d'intérêts. Et ils sont tenus de montrer patte blanche.

Céder ses parts dans la société en question n’est pas la bonne solution. Cela pourrait être considéré comme une simple dérobade. Pour faire amende honorable, le chef du gouvernement doit demander à son ministre de rompre le contrat de ladite société avec l’Etat.

B.O.

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