Fitch Ratings relève la note de la Tunisie à «B-» avec perspectives stables

L’agence de notation Fitch Ratings a annoncé, aujourd'hui, le relèvement de la note de défaut émetteur à long terme (IDR) de la Tunisie, en devises étrangères et locales, à « B- » contre « CCC+ » auparavant, avec perspectives stables.
Selon Fitch, cette amélioration reflète la progression de la position extérieure du pays. Le déficit courant, bien qu’en légère hausse (2,2 % du PIB attendus en 2025), reste nettement inférieur à la moyenne des années 2010-2022 (7,9 %). Les investissements directs étrangers (IDE) montrent également une résilience remarquable, avec une hausse de 54 % au premier semestre 2025 par rapport à l’année précédente, tandis que les décaissements des bailleurs multilatéraux et bilatéraux continuent de soutenir les réserves de change, estimées à 3,9 mois d’importations en 2027.
Sur le plan budgétaire, l’agence prévoit une réduction progressive du déficit, qui passerait de 6,3 % du PIB en 2024 à 4 % en 2027. Cette tendance repose sur la maîtrise de la masse salariale stabilisée à 13,5 % du PIB et sur une baisse attendue du coût des subventions. Les besoins de financement, encore très élevés (18 % du PIB en 2024), devraient reculer à 13,5 % en 2027. Quant à la dette publique, elle demeurerait lourde mais relativement stable, autour de 83 % du PIB.
Cependant, Fitch alerte sur plusieurs fragilités structurelles. La Tunisie reste dépendante de la Banque centrale et des banques locales pour financer son budget, ce qui accroît le lien entre l’État et le système bancaire. Par ailleurs, le budget demeure rigide : salaires, intérêts et subventions absorberaient, selon les prévisions, 93 % des recettes hors dons en 2027. La situation reste aussi vulnérable aux chocs extérieurs, notamment aux fluctuations des prix de l’énergie. À titre d’exemple, un baril de Brent à 80 dollars contre 65 prévus gonflerait le déficit budgétaire de 0,8 point de PIB.
Enfin, Fitch Ratings souligne que la note de la Tunisie est également contrainte par la faible stabilité politique et un cadre institutionnel jugé fragile. Le pays se situe au 36ᵉ percentile de l’indice de gouvernance de la Banque mondiale, traduisant une gouvernance modérée et une perception élevée de la corruption.
I.Z.
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