France : Rejet du projet de loi immigration, le ministre de l’Intérieur propose sa démission
L'Assemblée nationale a adopté par 270 voix contre 265 une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin qui a défendu ce texte a estimé que le rejet est un échec. Il a proposé sa démission au président Emmanuel Macron qui l’a refusé. La motion était défendue par le groupe écologiste. Son adoption entraîne l'interruption de l'examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.
Que va-t-il advenir désormais ? Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner. «Tout ce que je souhaite c'est que le gouvernement poursuive, parce qu'il peut le faire, dans sa volonté d'apporter des réponses au problème de l'immigration», a réagi de son côté le président du groupe Horizons (parti d'Edouard Philippe) Laurent Marcangeli, membre de la majorité. La gauche et le Rassemblent National (Extrême droite) ont salué debout dans l'hémicycle l'adoption de la motion de rejet, des députés de gauche appelant à la démission du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
Ce rejet est aussi un camouflet pour ce dernier, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l'Assemblée nationale, après son adoption au Sénat dans une version fortement durcie. Dans la soirée, l'Elysée a indiqué que Gérald Darmanin avait «remis sa démission» à Emmanuel Macron «qui l'a refusée». «Le président de la République a demandé à la Première ministre et au ministre de l'Intérieur et des Outre-mer de lui faire des propositions pour avancer en levant ce blocage et aboutir à un texte de loi efficace», a ajouté l'entourage du chef de l'Etat. Elisabeth Borne réunira ce lundi soir les ministres concernés et les présidents de groupes de la majorité. La Première ministre a aussi dénoncé une «alliance des contraires» et accusé les oppositions de «refuser le débat».
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