Gaza: Une piste "équilibriste" à creuser !
Par Mahjoub Lotfi Belhedi, spécialiste en réflexion stratégique
L’évidence même préconise que toute initiative de résolution du conflit israélo-palestinien sur la base « d’une solution à deux Etats » passe inévitablement par l’instauration immédiate d’un cessez-le-feu durable mettant fin aux actes de barbarie commis contre la population civile de la bande Gaza.
Une fois prise, la question-dilemme qui s’impose : Qui va assurer sa mise en oeuvre et sa pérennité ?
A l’abri des radars médiatiques, l’Etat sioniste d’israël - suite aux pressions de plus en plus grandissantes - réclament dans l’ombre des garanties sécuritaires en contrepartie de toute concession militaire à faire, en revanche la fraction politique du mouvement Hamas - consciente des inégalités des rapports de force - est forcément à la recherche active d’une issue salutaire du conflit qui pourrait à la fois sauver la face de sa branche armée « les brigades Al Qassem » et préserver son avenir politique à la bande de Gaza…
Sans avoir besoin de beaucoup d’ingéniosité, l’entité sioniste d’Israël refuse toute mission onusienne de maintien de la paix en phase post-guerre, mais elle pourrait à la limite tolérer une présence militaire des forces américaines/britanniques, or l’oncle Sam, leçons d’histoire obligent, évite à tout prix d’être entraîné dans un duel sanguinaire de type « face to face » avec « la guérrilla souteraine » de Hamas et Jihad islamique et ce en favorisant la mainmise de la bande de gaza sous une autorité palestinienne « revitalisée » selon les propos de Biden …
De l’autre côté de l’équation politico-militaire, les leaders de « Hamas » voient dans les Qataries et Turques les seules parties fiables et crédibles pour superviser un éventuel arrêt immédiat et durable des hostilités.
Que faire face à ce dilemme ?
Suivre le fameux principe libéral classique « laisser faire, laisser passer » appliqué à la lettre par une bonne partie des "néo-machiaveliques" à la Maison-Blanche ou opter pour un choix institutionnel régional compilatoire - en format « équilibriste » - jouissant d’un crédit minimaliste auprès des deux principaux belligérants (Israël et Hamas) et des acteurs régionaux et internationaux impliqués directement par l’issue de cette guerre, notamment les USA & l’Iran !
Comparativement aux autres institutions régionales adjacentes ou limitrophes, le « Conseil de Coopération du Golfe » est l’organisation la mieux positionnée en termes de proximité, de moyens et d’influence à remplir cette mission délicate de supervision dans l’impartialité la plus possible.
Compte tenu de sa pesanteur géopolitique et géo-économique impactante sur les parties prenantes du conflit d’où certains pays membres entretiennent des relations directes avec Israël - les Emirats arabes unis et le Bahrein - d’autres, appuient depuis une belle lurette l’autorité palestinienne en Cisjordanie (Arabie saoudite, Oman, Koweit) et le mouvement Hamas (le cas du Qatar), le « Conseil de Coopération du Golfe » constitue un canot de sauvetage idéal des deux parties antagonistes en situation « d’impasse de guerre »…
Désormais, la balle est simultanément dans le camp du « Conseil de Sécurité » et du « Conseil de Coopération du Golfe » …
Peut-être, il s’agit d’une piste qui mérite d’être creusée !
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