Gouvernement Chahed ; des connus et des inconnus, des confirmations et des surprises

Youssef Chahed a choisi dans son gouvernement à côté de personnalités connues d’autres qui le sont moins et peut être pas du tout. Aux ministères régaliens, il a gardé les mêmes noms que le gouvernement précédent à une exception près, la nomination de Ghazi Jribi ancien ministre de la défense du gouvernement Mahdi Jomaa que l’on retrouve à la justice. Parmi les ministres reconduits on retrouve aussi Mohamed Salah Arfaoui le ministre de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire.

Les grosses pointures de Nidaa Tounés, Naji Jalloul, Salma Elloumi Rekik et Anis Ghédira gardent aussi leurs portefeuilles. En renfort arrivent comme secrétaires d’Etat de Fayçal Hafiane et Hichem Ben Ahmed ; Ennahdha gagne des postes-clés au gouvernement. Zied Ladhari prend l’industrie et le commerce et cède la formation professionnelle et l’emploi à son successeur comme porte parole du parti islamiste Imed Hammami. Grosse surprise, l’arrivée de Lamia Zribi au poste stratégique de ministre des Finances. De janvier2015 à janvier 2016, elle était secrétaire d’Etat auprès du ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale. L’arrivée de Marouane Abassi l’expert de la Banque mondiale à un super-ministère de l’économie et des finances n’aura pas lieu.

Afek Tounes se retrouve avec deux ministres pleins. Un nouveau Riadh Mouakhar nommé ministre des affaires locales et de l’environnement et une ancienne Samira Marai qui quitte le ministère de la femme et de la famille pour prendre le ministère de la Santé. Elle est remplacée à son précédent département par Naziha Labidi venue du parti Moubadara.

Outre le parti de Kamel Morjane, la majorité est élargie à Al-Massar dont le secrétaire général, Samir Ettaieb est nommé ministre de l’agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche. Iyad Dahmani du parti Al-Joumhouri est nommé ministre ainsi que Mehdi Ben Gharbia, député indépendant démissionnaire de l’Alliance démocratique. Le parti Echaab est représenté par un secrétaire d’Etat Mabrouk Kourchid.

Le gouvernement compte enfin des personnalités indépendantes, venues de la société civile ou du secteur privé. Ainsi deux anciens syndicalistes font partie du gouvernement Abid Briki nommé ministre de la fonction publique et de la gouvernance et Mohamed Trabelsi, nommé ministre des affaires sociales. Le musicien et directeur actuel du festival de Carthage Mohamed Zine-el-Abidine est nommé ministre de la Culture. Majdouline Cherni ancienne secrétaire d’Etat aux martyrs et blessés de la révolution est nommée ministre de la jeunesse et des sports. Hala Cheikh-Rouhou directrice du département climat de la Banque africaine de développement puis directrice exécutive du Fonds vert pour le climat est nommée ministre de l’énergie et des mines et des énergies reouvelables. Anouar Maarouf Consultant en relation client chez Orange Consulting, la branche conseil d’Orange Business Services est nommé ministre de l’économie numérique et des TIC.