Gouvernement d'union nationale : Précipitation et erreurs

Gouvernement d'union nationale : Précipitation et erreurs

Plus de 24 heures après la présentation de la composition de l’équipe gouvernementale, Youssef Chahed se retrouve dans une situation délicate et inattendue puisqu’il doit retourner, aujourd’hui aux représentants des partis pour de nouvelles concertations en vue d’apporter quelques retouches à la formation de son cabinet.

En effet, tout semble indiquer que tenant à annoncer la composition de son gouvernement en fin de semaine passée, M. Chahed serait tombé dans la précipitation. Et apparemment, fort du soutien du président de la République qu’il venait de voir samedi vers midi, il a fait un passage en force sans revenir aux partis pour leur exposer la mouture finale.

Résultats inéluctables : des réserves des trois principaux partenaires, en l’occurrence Ennahdha, Nidaa et Afek qui réclament, carrément, quelques modifications avant de passer devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) en séance plénière pour le vote de confiance.

Parmi les autres reproches, l’absence de vraies grosses pointures dont notamment Marouène Abbassi, pressenti pour un super ministère mais qui, devant tant de « marchandages », il a préféré se désister, alors que Hela Cheikhrouhou, se retrouve parachutée après de longue années d’absence du pays à la tête du ministère des Mines et de l’Energie alors qu’elle passe pour être une fervente partisane des causes de l’environnement.

D’autres analystes vont jusqu’à contester l’octroi d’un super ministère à Zied Laâdhari qui a, en même temps, la responsabilité du secrétariat général du Bureau exécutif d’Ennahdha, sans compter qu’il est loin du secteur de l’Industrie qui exige des connaissances minimales du secteur.

On ajoutera à cela la désignation de Mehdi Ben Gharbia et d’Iyad Dahmani à la tête de départements symboliques et dont l’utilité efficiente reste à prouver sans oublier qu’il faudra trouver les locaux, l’infrastructure, la logistique et le personnel pour ces ministères.

Finalement, ce qu’on peut retenir est que les symboliques sont, certes, bonnes à mettre en relief, mais l’efficacité doit primer d’où la nécessité placer les compétences qu’il faut aux postes qu’il faut. C’est bien de dire qu’il y a un bon nombre de jeunes et pas moins de huit femmes au sein du « team » gouvernemental, mais, toujours est-il que ces personnalités représentent-elles les compétences qu’on attendait en ces temps d’exception que traverse la Tunisie !

Pour toutes ces considérations, des retouches s’imposent à formation du gouvernement pour lui garantir les conditions minima de succès pour faire sortir le pays du marasme socioéconomique dans lequel il se débat.

 

N.H

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