Grosse frayeur et panique en plein vol Tunis-Paris

Grosse frayeur et panique en plein vol Tunis-Paris

 

Le vol Tunis-Paris de Tunisair (TU722) du 3 janvier 2018 a été un véritable cauchemar sur les passagers. L'une des passagers, Hend BL décrit dans une note publiée sur son compte Facebook, une situation alarmante où l'on a même craint le pire.

Apparemment l'avion était dans une zone très risquée au dessous de la Corse, mais ce jour il y avait une très grande tempête avec des vents très forts. Ce qui a obligé nombre d'avions à changer de lieu d’atterrissage en attendant que cela se calme pour continuer. Dans ce cas de l'avion de Tunisair, passé les moments de frayeur des passagers, le professionnalisme du pilote est plutôt à saluer. Il a su garder son sang-froid pour sortir l'avion indemne de cette zone de terribles turbulences.

Voici le témoignage de la passagère Hend BL:

"J'étais dans les toilettes avec ma fille de 11 mois quand le cauchemar a commencé; j'étais en train de la changer et soudain l’avion se met à trembler. Je quitte immédiatement les toilettes avec mon bébé à moitié nu dans les bras et je vois les gens crier, hurler, pleurer, les plateaux du déjeuner par terre. Les hôtesses et les stewards ne tenaient plus debout. Un steward m'a obligé à m'assoir sur le siège le plus proche. Je voulais rejoindre mon mari, j'ai crié son prénom mais il était trop loin, j'ai serré ma petite fille très fort et j'ai fermé les yeux.

C'était de grands sauts en l'air avant de sentir la chute libre. Mon corps a décollé du siège pendant 20 secondes. L’avion tombait la tête la première avant qu'il ne se stabilise comme dans un grand huit de la mort. J’entends un bruit métallique énorme. J’ai l’impression que l’avion se casse en deux. Pendant 2 minutes, je ne comprends pas ce qui se passe. Je regarde autour de moi : une dame assise à ma droite de l'autre côté du couloir pleure, à sa droite une autre femme pleure et prie. A ma gauche, il y avait deux jeunes femmes, l'une d'elle avec un bébé de 2 ans dans les bras, l'autre avait deux petits garçons qui l'attendaient à la maison, elle pensait à eux. Elles m'ont soutenue, je n'oublierai jamais leurs visages, elles étaient courageuses même si je sentais qu'elles craignaient le pire, nous n’étions pas attachés vu la soudaineté des évènements. C’est l’apocalypse, la fin du monde. Je me retourne vers la dame à ma droite, on se regarde et on se dit “au revoir”. On croyait que c’était la fin. Elle fond en larmes. Je serre ma fille contre moi, je suis dans le même état de panique qu’elle, je pleure et je me pose la question: est-ce que ça sera douloureux? Et ma fille? Elle n'a rien vécu. C'est un bébé. C'est déjà son heure? Je criais: J'aimerai rejoindre mon mari svp je voudrais mourir à ses côtés mais on me laisse pas quitter ce maudit siège. A ce moment-là, une autre chute, encore, pendant 2 minutes 3 minutes 5 minutes, 15 minutes après ; rien du tout. Le silence, la crainte, la peur.

C'était les 25 minutes les plus longues de toute ma vie. Le calme, l'attente, l'espoir peut-être. Aucune annonce pour nous expliquer ce qui vient de se passer et s’il y avait des risques que ça se reproduise. Imaginez l’angoisse qu’on ressent pendant les 90 minutes de vol qui suivent sans savoir si l’avion tiendra le coup jusqu’à l’arrivée.

Les hôtesses et les stewards étaient en panique, en colère, ils avaient peur, ils étaient choqués, dans l'ignorance de ce qui vient de se passer. Eux aussi ont été surpris par les trous d’air.

Lors de l'atterrissage, on entend un message du commandant de bord, pour la première fois depuis l’incident : “Nous espérons que vous avez fait un bon voyage sur notre compagnie et on s'excuse de ce désagrément dû au climat” On se dit que ce n’est pas possible, que c’est enregistré, mais pas du tout. Qu'il soit pas au courant de cette tempête ! Qu'il ne soit pas au courant qu'il ne fallait pas traverser la Corse ! Que son radar n'a rien détecté ! Je ne sais pas si à ce moment là il était en train de conduire son avion ou de jouer de la guitare mais je doute fort de son professionnalisme !

On a enfin touché la terre ferme. Un employé au sol nous informe : “Quand on a vu ce qui vous arrivait sur le radar, pour nous c’était fini. Un truc pareil, à cette altitude, normalement les ailes se cassent.”
On a traversé la tempête Eleanor ! J’étais en train de me rendre compte que la vie ne tient qu’à un fil.

Depuis, hier, je ne réalise toujours pas que je suis encore en vie. Ce matin, je suis sortie pour voir si les gens me voyaient, si je n’étais pas devenue un fantôme. Depuis cet incident, je n’arrête pas de revoir ces scènes les unes après les autres. C'était un cauchemar , un cauchemar vécu sur le vol Tunisair tu 722 de Tunis à Paris un 3 janvier 2018".

Hend BL

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