Israël " punit" des députés français

Une délégation de parlementaires et d'élus français de gauche a dénoncé dimanche ce qu’elle qualifie de « punition collective », après l’annulation soudaine de leurs visas par Israël à seulement deux jours d’un déplacement prévu dans la région. Les élus appellent le président Emmanuel Macron à réagir fermement.
La délégation, composée notamment des députés François Ruffin, Alexis Corbière, Julie Ozenne (écologiste), Soumya Bourouaha (communiste), ainsi que de la sénatrice communiste Marianne Margaté, devait se rendre en Israël et dans les territoires palestiniens du 20 au 24 avril.
« Invité·es par le Consulat français à Jérusalem, nos missions, menées depuis 35 ans, visent à renforcer les coopérations internationales et à promouvoir une culture de paix. Pour la première fois, à deux jours de notre départ, les autorités israéliennes ont annulé nos visas d’entrée, pourtant validés depuis un mois », écrivent 17 des 27 membres de la délégation dans un communiqué.
Les élus dénoncent « une rupture majeure des relations diplomatiques à l’égard de l’État français et de nos mandats républicains », estimant qu’une réaction claire des plus hautes autorités de l’État est nécessaire.
Ils rappellent également leur engagement en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien, un sujet redevenu central dans le débat diplomatique français. « La France s’apprête enfin à franchir ce cap historique. Ce serait un acte courageux, fidèle à notre vision de la démocratie, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité », soulignent-ils.
Le président Emmanuel Macron a récemment évoqué la possibilité que la France reconnaisse un État palestinien en juin, à l’occasion d’une conférence qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite à New York.
Cette perspective a suscité une vive réaction du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a qualifié cette reconnaissance de « récompense massive pour le terrorisme », selon ses services, lors d’un échange avec Emmanuel Macron la semaine dernière.
Face à l’annulation de leur déplacement, les élus demandent à être reçus par le président de la République et appellent à une intervention diplomatique afin de permettre un futur voyage « dans les meilleurs délais ».
Une conférence de presse est prévue mardi à Paris.
Contacté par l’AFP, le ministère israélien de l’Intérieur a confirmé l’annulation des visas, invoquant une loi permettant d’interdire l’entrée à toute personne soupçonnée d’agir contre les intérêts de l’État d’Israël.
Ce n’est pas un cas isolé : début avril, deux députées travaillistes britanniques avaient également été refoulées à leur arrivée à l’aéroport de Tel Aviv, une décision alors vivement critiquée par Londres.
Avec AFP
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