IVD-dossier des tirs de chevrotine de Siliana : « un coup de tonnerre », selon Fadhel Moussa

IVD-dossier des tirs de chevrotine de Siliana : « un coup de tonnerre », selon Fadhel Moussa

 

Fadhel Moussa, juriste émérite ancien doyen de la Faculté des sciences juridiques mais surtout membre de l’Assemblée nationale constituante (de 2011 à 2014) ne mâche pas ses mots. Selon lui, l’heure de vérité est arrivée pour l’instance Vérité et Dignité en lien avec du dossier de tirs de chevrotine à Siliana, une affaire en cours de traitement par la justice militaire, qui lui a expressément demandé de s'abstenir d’en faire une séance d’auditions publiques.

Mais en ouvrant le dossier de Siliana, l’IVD s’attaque à une période durant laquelle les islamistes d’Ennahdha étaient au gouvernement, avec les autres partis de la Troïka. Ces derniers comptaient jusqu’ici parmi les soutiens de l’IVD et lui ont notamment permis d’arracher auprès de l’Assemblée le budget qu’elle demandait pour 2017, rappelle Fadhel Moussa.

Pour lui, « la programmation des séances d’audition des victimes des violences policières du 9 avril 2012 à Tunis et des 27 et 28 novembre de la même année à Siliana, annoncée récemment par l’IVD, est un coup de tonnerre ». « Un bras de fer est ainsi engagé à coup de communiqués de l’IVD et de la justice militaire, se disputant la compétence sur ces dossiers en plus de celui des martyrs de la révolution. » Il ne cache pas qu’un nouvel épisode dans le parcours chaotique de l’IVD est aujourd’hui inauguré.

« C’est aussi un test politique pour l’instance : ces violences policières mettent en cause le gouvernement de la Troïka. C’est notamment auprès des sympathisants de la Troïka et chez les islamistes que l’IVD trouvait des soutiens… Ces soutiens lui feront-ils défaut ? » se demande-t-il.

Quant aux critiques adressées à l’IVD, elles sont dues au fait que celle-ci se confond aujourd’hui dans l’esprit des gens avec sa présidente, Sihem Ben Sedrine. Pour lui, elle a notamment raté la réalisation du consensus au sein de l’IVD en manquant de pédagogie et de diplomatie. »

« Au-delà des critiques qu’elle a essuyées, il faut noter que l’IVD n’a tout de même pas totalement démérité puisqu’elle a bien fini par obtenir de l’Assemblée les 17 millions de dinars de budget pour 2017 qu’elle avait demandé », juge-t-il.

Lire l’interview in extenso :

http://www.jeuneafrique.com/469347/politique/tunisie-fadhel-moussa-linst...

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