Kamel Morjane appelle à la neutralité totale de l’administration

Kamel Morjane appelle à la neutralité totale de l’administration

Le ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration et des politiques publiques, Kamel Morjane, a souligné que la situation du pays et son expérience démocratique naissante nécessitent la neutralisation totale de l’administration, loin des rivalités politiques et des clivages partisans.

Morjane qui s’adressait à la presse mercredi soir, à l’issue d’une audition devant la commission parlementaire d’organisation de l’administration et des affaires des forces armées, a ajouté qu’il importe de prémunir l’administration contre toute action ou orientation politique, par souci d’intérêt général. Il s’est prononcé à ce propos sur la nécessité de revoir la nomination des gouverneurs, des délégués, des cadres régionaux et locaux issus du monde politique.

“La neutralisation de l’administration, en particulier régionale et locale, au service de la démocratie et de l’Etat moderne, ne peut être réalisée que par une formation scientifique continue à l’Ecole nationale de gestion, en faisant appel à la compétence et à l’expérience pour rétablir la confiance des citoyens loin de la politisation”, a-t-il affirmé.

L’audition a porté sur la stratégie de modernisation de l’administration, les préoccupations de certains syndicats sectoriels et le statut des diplômés de l’Ecole nationale d’administration, ainsi que sur les progrès accomplis dans la révision de la législation sur l’emploi public afin de réformer le secteur.

En ce qui concerne le rapprochement des services administratifs des citoyens, Morjane a reconnu que le diagnostic établi depuis 2016 montrait un écart significatif dans le pourcentage de couverture administrative, ce qui oblige à reconsidérer le sujet dans son ensemble, indiquant que le taux national de couverture des services administratifs pour les citoyens est actuellement de 45%, alors que le taux ne dépasse pas 20% dans 65 délégations.

En réponse à une question de la commission sur le statut d’un certain nombre de délégués et Omdas ayant repris du service après leur révocation, le ministre a qualifié le sujet de “dérangeant”, évoquant le règlement des dossiers d’un certain nombre d’entre eux par le biais du recrutement et la poursuite des efforts pour rechercher des solutions à tous les cas.

Morjane a passé en revue d’autre part un rapport sur la stratégie de modernisation de l’administration et de réforme de la fonction publique, qui comprend notamment les axes les plus importants de cette stratégie, tels que la révision du statut des fonctionnaires, dans le cadre d’une commission paritaire réunissant la présidence du gouvernement et l”Union générale tunisienne du travail. Les travaux de la commission ont été soumis en mai dernier à l’avis de la centrale syndicale.

Concernant les volets sur la gestion des ressources humaines, la modernisation du système salarial et les corps de la fonction publique, le ministre a précisé que des équipes avaient été formées dans le cadre d’un projet de coopération avec l’Union européenne, qui opère début le mois de janvier dernier en coordination avec divers ministères et intervenants.

S’agissant de la stratégie de modernisation de l’administration, il a évoqué la mise en œuvre du plan de travail pour le projet des maisons de services administratifs pour la période 2019-2020, en plus du projet de cadre juridique régissant ces structures. Il a reconnu que le ministère manquait de continuité dans la réforme du service public et la modernisation de l’administration, ce qui a perturbé la mis en œuvre des réformes exigées.

Par ailleurs, Kamel Morjane a assuré que le projet de loi sur le congé de maternité était prêt et que le ministère estimait que la femme enceinte avait le droit de bénéficier d’un congé d’un mois et d’un congé de maternité de trois mois payés, outre deux ou trois jours de congé pour le père. Il a indiqué d’autre part que son département œuvre à l’émission d’ordres pour encourager le travail dans les municipalités dans diverses spécialités dans le cadre de l’application des dispositions du code des collectivités locales.

De son côté, la présidente de l’instance de la fonction publique au sein du ministère, Fadhila Dridi, a expliqué que l’accord conclu entre le gouvernement et l’UGTT en 2015 porte sur une révision fondamentale de la loi sur la fonction publique, y compris l’article portant sur 16 corps de métier touchant 280 mille agents, outre 11 autres corps touchant environ 100 mille agents dans la proposition du nouvel article. Elle a précisé que le ministère propose à cet égard de traiter la question dans le contexte de la révision complète de la loi sur la fonction publique.

TAP

 

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