La Banque centrale de Tunisie assouplit sa politique monétaire réduisant son taux directeur de 50 points

La Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé un assouplissement de sa politique monétaire en décidant de réduire son taux directeur de 50 points de base, le portant de 7,5 % à 7 %, à compter du 7 janvier 2026. Cette décision a été prise lors de la réunion de son Conseil d’administration tenue mardi, consacrée à l’examen de la conjoncture économique et financière, tant au niveau national qu’international.
Dans le prolongement de cette mesure, la BCT a procédé à un ajustement des taux des facilités permanentes à 24 heures, afin d’assurer la cohérence du corridor des taux d’intérêt et une meilleure transmission de l’orientation monétaire au marché. Le taux de prêt marginal a ainsi été fixé à 8 %, tandis que le taux de dépôt auprès de la Banque centrale a été ramené à 6 %.
Par ailleurs, le Conseil d’administration a décidé de réduire le taux minimum de rémunération de l’épargne, désormais établi à 6 %, confirmant la volonté de l’institution d’accompagner la détente monétaire tout en préservant l’équilibre du système financier.
Un contexte international plus favorable
Sur le plan international, la BCT souligne que l’économie mondiale a fait preuve, en 2025, d’une résilience notable malgré un environnement marqué par le durcissement des politiques protectionnistes et la persistance des tensions géopolitiques. Cette résistance a contribué à l’atténuation des pressions inflationnistes, notamment sur les prix internationaux des matières premières énergétiques, ainsi qu’à une amélioration relative des conditions financières mondiales.
Une croissance nationale en perte de vitesse
Au niveau national, la croissance économique a ralenti, atteignant 2,4 % au troisième trimestre de 2025, contre 3,2 % au trimestre précédent. Hors secteur agricole, la croissance s’est limitée à 1,5 %, pénalisée par le repli de secteurs clés tels que l’énergie, les industries du textile, de l’habillement et du cuir. Ces évolutions traduisent la fragilité de la reprise économique dans un contexte encore contraint.
Déséquilibres extérieurs persistants
La situation du secteur extérieur demeure sous pression. Le déficit commercial s’est creusé pour atteindre 20,168 milliards de dinars au cours des onze premiers mois de 2025, contre 16,758 milliards sur la même période en 2024, en raison de la hausse des importations. Toutefois, les recettes touristiques et les revenus du travail ont permis de contenir le déficit du compte courant, qui s’est établi à 4,188 milliards de dinars, soit 2,4 % du PIB, à fin novembre 2025.
Les réserves en devises ont atteint 25,5 milliards de dinars, correspondant à 108 jours d’importation, en léger recul par rapport à l’année précédente. Sur le marché des changes, le dinar tunisien a montré une certaine résilience, enregistrant une appréciation face au dollar américain, malgré un léger repli face à l’euro.
Inflation en recul, mais vigilance maintenue
Concernant les prix à la consommation, la BCT note une décélération progressive de l’inflation, qui s’est établie à 4,9 % en novembre 2025, portée par le ralentissement de l’inflation des produits à prix administrés et une modération des prix des produits alimentaires.
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