La Banque des BRICS est née

 La Banque des BRICS est née

Représentant 40% de la population mondiale et 1/5 du PIB, ¼ de l’économie, les six pays émergents ont décidé d’être un contre poids de l’hégémonie économique occidentale.
    
Réunis depuis mardi au Brésil, les BRICS (Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) se sont finalement convenus de créer leurs institutions bancaires : la banque de développement et le fonds de réserve.

La nouvelle Banque de Développement (the New Development Bank), nantie d'un capital initial de 50 milliards de dollars (37 milliards d'euros), sera abondée à parts égales par les 5 pays. Sa force de frappe potentielle sera de 100 milliards.

Un contrepoids des institutions de Brettons Wood ?

Cette innovation devenue réalité vient par là modifier le paysage économique mondial a affirmé la Présidente brésilienne Dilma Rousseff : "Nous avons pris la décision historique de créer la banque des BRICS, et un accord de réserves, c’est une contribution importante pour la reconfiguration de la gouvernance économique mondiale ".
 
Jean-Pierre Lehmann, économiste et professeur à l'IMD de Lausanne précise que "l'idée de créer des institutions n'est, en soi, pas une mauvaise chose. Le FMI et la Banque Mondiale sont des institutions sclérosées, les réformes n'ont pas été faites. Néanmoins, les faibles montants dont disposera cette banque de développement montrent que cela relève du symbolisme. Il leur faudrait au moins 20 ans pour bénéficier de la force de frappe d'une institution comme la Banque Mondiale".

Après d’âpres discussion, Shanghai abritera le siège de la banque et sera présidé pour mandat de cinq ans par un indien, ensuite le Brésil prendra le relais. Une décision qui satisfait sans doute New-Dehli et Pékin.

En ce qui concerne le fonds de réserves de change, son montant est l’équivalent de 100 milliards $. La Chine sera le premier pourvoyeur (41 milliards), suivie de la Russie, de l'Inde et du Brésil (18 milliards) et enfin de l'Afrique du Sud (5 milliards).

Ce fonds de réserve va permettre d'éviter "les pressions à court terme sur les liquidités" mais aussi "de promouvoir une plus grande coopération" entre les pays, lit- dans le communiqué finale du sommet.

En d'autres termes, il permettra de parer à une situation semblable à celle connue certains pays des BRICS fin 2013 suite à l'annonce par la Fed, la banque centrale américaine, du retrait progressif des injections de liquidités dans l'économie. Certains pays fragiles s'étaient en effet retrouvés à l'époque à court de dollars.

D’après une source Reuters, à côté de ses deux institutions, les BRICS projettent la mise en place d’un fonds de financement des infrastructures. Son capital initial serait de 10 milliards de dollars (7,4 milliards d'euros). Il serait opérationnel en 2015 au prochain sommet qui se tiendra en Russie. Des pays pourront bénéficier de ses offres.Contre toutes attentes, le rêve est devenu réalité.

F.V.A.