La BCT inquiète de la régression des importations et des exportations

La BCT inquiète de la régression des importations et des exportations

 

Dans une note de conjoncture récente, la Banque centrale de Tunisie (BCT) a exprimé ses inquiétudes suite à la régression significative non seulement des exportations tunisiennes mais aussi des importations. De telle situation ne pourra que freiner le rythme de croissance en Tunisie dans une période où tout le monde aspire beaucoup mieux que les années précédentes.

Il en ressort en effet que les recettes d’exportation se sont élevées, à fin novembre 2019, à 40,4 milliards de dinars contre 37,1 milliards une année auparavant. Hors effet prix, les exportations en volume se sont contractées de -4,5%, contre une hausse de 4,5% à fin novembre 2018, dénotant de l’essoufflement des activités orientées vers l’extérieur. D’ailleurs, la ventilation sectorielle des échanges en volume montre une baisse quasi généralisée du rythme d’exportation, sur les onze premiers mois de 2019. En effet, le secteur de l’agriculture et des industries agro-alimentaires a affiché une régression de -17,4% de ses exportations en volume (contre une hausse de 51% un an auparavant), à cause notamment de la baisse des ventes de l’huile d’olive (147,1 mille tonnes contre 208,2 mille tonnes à fin novembre 2018).

Egalement, les exportations en volume des industries de THC et IME ont accusé des baisses respectives de -4,9% et -2,4% (contre des hausses de 2% et 0,1% à fin novembre 2018), sous l’effet notamment de la baisse de la demande en provenance de la Zone Euro. Le déclin des exportations en volume du secteur des mines, phosphates et dérivés, s’est poursuivi, quoiqu’à un rythme moins soutenu, en affichant une baisse de -2,5% après -13,7% à fin novembre 2018. De même, le repli des exportations en volume du secteur de l’énergie s’est établi à -1,5% après -12,2% un an auparavant. Par ailleurs, les exportations en volume des autres industries manufacturières ont ralenti à 0,3% après avoir atteint 3,8% à fin novembre 2018.

Quant à la facture des importations (CAF), elle s’est élevée, à fin novembre 2019, à 58,2 milliards de dinars, en hausse de 6,8% par rapport aux réalisations d’un an auparavant. En volume, les importations ont enregistré une baisse marquante de -8,1% contre une hausse de 1% à fin novembre 2018. Mis à part le secteur de l’énergie, les importations en volume des différents secteurs d’activité ont affiché des baisses sensibles. En particulier, les importations des industries IME ont chuté de -11,8% contre une hausse de 0,4% un an auparavant. Egalement, les importations des secteurs de THC et des autres industries manufacturières ont accusé des baisses respectives de -7,9% et -8,5%, contre des hausses de 0,3% et 3,6% un an auparavant.

En revanche, les importations du secteur de l’énergie et lubrifiants ont progressé de 2,6% après 0,7% à fin novembre 2018, poussées par le renchérissement marquant de la facture d’achat du gaz naturel (1.166 millions de dollars américains contre 752 millions un an auparavant).

Ainsi la BCT a noté que la baisse des importations de matières premières et d’intrants pour le secteur productif est inquiétante et ne présage pas d’une reprise rapide de l’activité, en perspectives.
 

Votre commentaire