La Marsa: Des solutions pour le bien-être de tous les citoyens
Par Farouk Ben Ammar
Dans cet essai, il n’est pas dans mes propos de juger qui que ce soit. Je présente dans ce qui suit une description sommaire de la situation insoutenable de certaines communes dont celle de la Marsa où je vis…où 120 000 personnes ont choisi d’y vivre pour sa quiétude, sa beauté et son histoire…avec des solutions en esperant que ca ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd.
La Marsa de Nighaoui et sa belle Fatma…
La Marsa chantée par Farid Latrach, avec ses gazelles blanches…
La Marsa et ses belles plages célébrées par maints poètes…
La Marsa chantée par Cheikh El Ifrit…
La Marsa de Naâma et son Safsaf…
La Marsa et ses grands vergers…
La Marsa et ses Gombos des anciennes verdoyantes prairies du Tabek et de Bouselsla…
La Marsa de Borj El Houki et de Djebel El Khaoui et ses bâtisses multicentenaires…
La Marsa des Hafsides et leurs palais princiers et vestiges…
La Marsa et ses vielles belles demeures de villégiature…
La Marsa de toutes les tunisiennes et de tous les tunisiens…
…ET SURTOUT LA MARSA DES MARTYRS ET DES RÉSISTANTS DE PREMIER RANG…
LA MARSA N’EST PAS UN CAS PARTICULIER
Ces derniers temps on a eu écho d’une hypothétique décision du gouvernement, de remplacer, euphémisme oblige, les délégations spéciales de plusieurs communes de la banlieue nord de Tunis. Un décret loi serait en cours de publication.
Saisissant cette aubaine, des groupes de citoyens, certains ayant succombé à l’attrait de la mangeoire, d’autres mus par les intérêts de leur commune, ont spontanément présenté des listes pour remplacer la délégation en place dont plusieurs membres ont d’ores et déjà gelé leurs activités dans un geste de désespoir.
Hélas, la délégation de la Marsa malgré ses travaux dignes du nettoyage des écuries d’Augias, concentre toutes les critiques. Bien que ses membres aient à cœur de remplir au mieux leurs rôles.
Dans le cadre d’une action citoyenne, de braves citoyens se sont récemment rassemblés, dans plusieurs quartiers, pour trouver une issue civilisée aux problèmes de la Marsa.
J’en évoquerais les plus épineux que quelques médias s’en sont déjà fait l’écho :
1. Impossibilité d’appliquer les décisions de démolition des constructions anarchiques.
On apprend qu’une pénalité de 400 TND sera appliquée pour chaque m2 bati. Soit 40 000 TND pour un appartement de 100 m2 qui serait loué à 1 000 – 1 500 TND par mois voire vendu à 600 000 TND…
Des “Peanuts” comme pénalités pour les affairistes post-révolution et arrivistes de tous bords !
Cette décision est injuste pour les Marsois les plus démunis. Le pauvre ne peut payer encore pour le riche. Cela va sans dire que cette décision ne ferait qu’encourager la corruption qui aurait encore de beaux jours devant elle.
2. Les étals anarchiques qui envahissent les rues et les trottoirs. Des étals de fortune, que des chômeurs, sans revenus, ont établis pour gagner leur vie avec dignité.
La Municipalité de l’Ariana a pris la décision de les évincer mais à quel prix ? La Marsa fit vite de lui emboiter le pas. Est-ce un crédit à inscrire au profit de la délégation spéciale ?
3. Un Système de Circulation infernal et un Réseau Routier ingérable car éminemment mal conçu.
4. Une délinquance juvénile en progression.
5. Vandalisation systématique des biens publics et privés.
6. Dégradation de sites historiques faisant partie intégrante de la mémoire collective de la Marsa et de son riche patrimoine architectural.
LA VILLE PERD, PETIT À PETIT, SON IDENTITÉ, SON CACHET ET SON HISTOIRE : LE PROCESSUS DE CLOCHARDISATION DE LA MARSA EST LANCÉ !
7. Mainmise sur les chaussées piétonnes par des commerces et des promoteurs immobiliers au vu et au su de tous. Entretenant une omerta des plus sournoise.
8. Dégradation des jardins publics par manque d’entretien…
Pourtant une myriade de solutions réalisables existe. Des solutions qui peuvent être généralisées dans toutes les communes du pays :
1. RÉGULARISER la situation des milliers de constructions anarchiques sans toutefois pénaliser les moins nantis : Pour être juste et équitable, il faut traiter chaque dossier à part.
On ne peut pas sévir contre un pauvre père de famille, habitant à Djebel Khaoui, une zone militante, qui a construit une chambrette pour sa fille adolescente qui ne peut plus, par pudeur, partager une même chambre avec ses frères alors que des affairistes aisés, érigent des immeubles dans le centre ville et dans la Marsa Est, pour les louer et les vendre au prix fort faisant fi de la loi…
2. INSTITUER des conseils de quartiers qui serviraient d’antennes dans les grands quartiers, en particulier les plus populaires, pour relayer la politique de la commune et recevoir leurs doléances et Dieu sait qu’elles sont nombreuses et légitimes.
3. INVESTIR dans les Infrastructures dans les zones les moins huppées.
Est-il acceptable qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, vingt quatre (24) familles, installées à Djebel El Khaoui depuis 1963, se partagent un seul et unique point d’eau !
Alors que, ironiquement, dans les années 60 – 70, la Municipalité payait la consommation d’eau de certains proches de la première dame : Des Villas avec piscines et Grands Jardins !
4. ENCOURAGER l’exploitation des énergies propres et renouvelables par le rabattement sur les Taxes Locatives.
5. PROMOUVOIR les zones vertes et de recréation, en confiant, à la limite leur gestion à des sociétés privés et créer ainsi des emplois et des recettes.
6. PROMOUVOIR le tourisme local et étranger et Entretenir les plages avec accès gratuit au public en soutien aux familles démunies.
7. GÉNÉRALISER l’éclairage public avec des panneaux solaires, ainsi on créerait des dizaines d’emplois pour l’entretien.
8. CRÉER un Corps de Sécurité en soutien à la Police Municipale pour l’application de la loi et la répression des grandes infractions.
9. ACCORDER des subventions aux associations locales selon leurs rapports d’activités annuels et leurs programmes prévisionnels.
10. RÉPRIMER les stationnements sauvages parfois paralysants. ANARCHIE LA MARSA 06
Comme l’illustre l’image ci-haut, le nouveau pont, plus large, a plutôt congestionné la circulation au lieu de la rendre plus fluide !
11. METTRE en place un Système d’Information Informatisé pour la gestion des affaires de la commune et le suivi des projets et développer des services en ligne sur INTERNET : E-PROXIMITÉ.
12. LANCER une STATION RADIO pour les Marsois et les visiteurs de la Marsa, e.g. « MARSA VOICE »…Cette Station radio pourrait s’autofinancer par les annonces publicitaires.
13. AMÉNAGER des zones de récréations pour les jeunes tout en renforçant les rares qui existent…etc. WHITE LINE DES SOURCES DE FINANCEMENT
Toutes ces activités et divers projets requièrent financement.
Des options sont à explorer et à développer dont :
1. VENDRE des macarons de parking pour les résidents de la Marsa, à 20 – 50 TND/an selon la puissance ou la valeur marchande de l’automobile. Les zones de parking seraient bien signalées.
La municipalité ferait ainsi des recettes de l’ordre de plusieurs dizaines de milliers de TND. Les parkings gardés peuvent être cédés à des privés selon un cahier des charges. Ces recettes consistantes serviraient pour investir dans l’infrastructure, la restauration des sites historiques et l’entretien de la ville.
Aussi des dizaines d’emplois permanents seraient crées pour les jeunes chômeurs sans ou avec qualifications : Gardiens, Jardiniers, Techniciens de Maintenance…Avec un soutien financier et technique pour la création de micro-entreprises.
2. LANCER une amnistie générale comme ça a été le cas en 2006 pour ceux qui ne se sont pas acquittés de la Taxe Locative depuis plusieurs années.
3. RÉFORMER le système des Taxes Locatives par une Modulation selon la consommation en eau et/ou en électricité au lieu de la surface et de la localisation ce qui est totalement injuste.
Établir, à ce titre, une convention avec les parties concernées, pour que les REDEVANCES MUNICIPALES soient versées à la municipalité et renfloueraient ainsi ses caisses : DES MILLIONS DE TND.
4. RÉVISER les contrats de location des propriétés immobilières de la Municipalité :
Le Savez vous ? Un promoteur privé loue encore une propriété publique à 1 TND l’Hectare…un scandale !
Une multitude d’autres actions peuvent être menés pour donner à la municipalité les moyens de son développement…je les développerais dans un autre essai.
UN DÉVELOPPEMENT À LA HAUTEUR DES ASPIRATIONS DES CITOYENS AVEC UNE PRIORITÉ AUX ZONES LAISSÉS-POUR-COMPTE, TOUJOURS DANS UN SOUCI DE JUSTICE SOCIALE ET D’ÉQUITÉ.
ÉPILOGUE
On se souvient toutes et tous de la grande mobilisation des citoyens, pour dire NON au projet immobilier du stade de football, qui allait défigurer l’entrée de la ville…L’odeur de la corruption et de l’argent sale sentait à des miles.
C’était en Juillet 2012. Le projet fut de suite abandonné. Ce jour là, naquit une association dont le but est de rassembler les bonnes volontés éparses des Marsois et des amis de la Marsa pour la noble cause de préserver la ville…
Derechef, on se souvient aussi de l’ancienne bâtisse du RCD, qui allait être transformée en District de la Police, une cause qui a fédéré tous les Marsois.
La Bâtisse a été convertie en Maison de la Culture. Cependant, avec le temps, à part quelques actions isolées, la mobilisation s’est estompée. Mais, aujourd’hui elle revit plus vigoureuse et plus déterminée.
Désormais la devise des singes du « Rien vu, rien entendu et rien dit » ne peut plus être tolérée car le défi reste entier.
METTONS EN SOURDINE NOS DISSENSIONS ET RELEVONS LE DÉFI DE SAUVER LA MARSA…OU CE QUI EN RESTE DE BEAU !
ENTRE POLITIQUE ET RÉALITÉS PROSAÏQUES DU MOMENT, LA MARSA DE L’APRÈS-RÉVOLUTION DOIT SE CHERCHER ET DESSINER SON AVENIR… « LA MARSA DE L’AVENIR » COMME L’AVAIT LANCÉ UN AMI QUI SE RECONNAITRA ! BAF WORDPRESS 2014.
Farouk Ben Ammar
Citoyen marsois