La Tunisie au bord de la guerre civile: le gouvernement et l'UGTT à couteaux tirés !
Tout a démarré avec des affrontements qui ont lieu hier en début d’après-midi devant le siège de l’UGTT à la place Mohamed Ali au centre ville de Tunis. Chacune des parties accuse l’autre d’avoir ouvert les hostilités, comme à l’accoutumée, c’est devenu le quotidien de notre « Tunisie post-révolution ».
Mais parlons de cette situation qu’on vit, nous tunisiens, malgré nous ! Ce à quoi aspire notre peuple c’est justement ces slogans qui ont été scandés lors de la révolution, à savoir liberté, dignité, travail…etc. il se trouve qu’aujourd’hui on est bien loin de cet avenir meilleur qu’on espérait. La faute à qui ? La faute à tous ; partis politiques, Gouvernement, Assemblée Nationale, Constituante, UGTT, ligue de la protection de la révolution, sbires de l’ancien régime, médias orientés et j’en passe.
On se trouve en plein dans la crise et personne ne semble avoir la bonne volonté de faire cesser ce qui se passe. Toutes les parties pensent à leurs propres intérêts avant celui d’un peuple qui aspire à une vie digne de ce nom.
Ce qui s’est passé hier entre partisans de l’UGTT d’une part et ceux de la ligue de la protection de la révolution de l’autre, n’est que la partie visible de l’iceberg. Il est important de préciser que l’opposition à son tour ne rate aucune occasion pour enflammer la situation, sans compter les orphelins de Ben Ali qui tirent, bien des ficelles, en coulisse.
Quelques chiffres qui pourraient traduire le chaos donc lequel nous vivons, 11284 contestations au cours des dix premiers mois de l’année 2012 entre grèves, incendies volontaires, séquestrations de personnes…etc.
Bref, le fait que le parti Ennahdha et l’UGTT arrivent à dire qu’ils sont prêts à l’affrontement est irresponsable, parce que ces deux parties et celles qui soutiennent chacune d’elle prennent toute une nation, tout un peuple, en otage.
Il faut dire que tout le monde est dans le tort. Le gouvernement en place est loin de remplir ses obligations, avec son manque d’expérience manifeste, il n’arrête pas de fauter dans presque tous les domaines, on a aussi l’impression, à certains moments, qu’il est complètement déconnecté de la réalité tunisienne, on n’a jamais entendu un discours de dirigeant qui soit fédérateur, rassurant.
L’UGTT de son côté doit remplir son rôle social et ne pas se mêler de la politique, bien que la frontière entre les deux soit assez fine. Il ne doit pas ouvrir ses locaux aux partis qui s’opposent au gouvernement pour allumer encore plus la situation. Il doit imposer à ses cadres d’éviter les déclarations telles que celles d’un Adnen Hajji qui n’a jamais hésité à alimenter les polémiques et à verser l’huile sur le feu.
Face à la tournure inquiétante des événements, le plus important aujourd’hui c’est de ne pas se laisser entraîner encore plus dans une spirale de haine et de conflits incessants, il en va de l’avenir de la Tunisie.
En effet si chacun campe sur ses positions, on pourrait craindre le pire, le gouvernement en place et là on parle essentiellement du parti Ennahdha, peut mobiliser avec ses alliés et les partisans des ligues de la protection de la révolution, au maximum 2 millions de personnes en considérant qu’ils seront rallié par les salafistes, de l’autre côté on peut avoir le même nombre si toutes les parties de l’opposition et les ex Rcdistes se joignent à l’UGTT dans sa lutte pour faire tomber le gouvernement.
Dans ce cas et si les voix de la sagesse ne s’élèvent pas de tout les cotés pour remettre un peu d’ordre en pensant à l’intérêt suprême du pays la guerre civile sera inévitable, au grand malheur des presque 7 millions de tunisiens pacifistes qui se sont trouvés coincer entre des politiques et des syndicalistes irresponsables.
Pour résumer la situation personne n’a intérêt à ce que les choses s’enveniment davantage, il en va de l’avenir du pays. Il faudrait absolument retrouver la voie du dialogue et que tous les intervenants, quelques soient leurs appartenances ou aspirations, politiques ou syndicales, composent ensemble afin de faire sortir le pays de cette crise profonde qui le ronge depuis un bon moment maintenant.
Espérons le, Inchallah et que Dieu sauvegarde ce pays qui ne mérite pas de vivre autant de chaos et de terreur.
Slim Maatoug