La Tunisie est-elle en passe de devenir un pays dangereux où le crime est banalisé ?

La Tunisie est-elle en passe de devenir un pays dangereux où le crime est banalisé ?

La Tunisie serait-elle devenue un pays dangereux en raison de la criminalité qui prend de plus en plus d’ampleur sous toutes ses formes ?   Meurtres, viols, braquages, actes racistes, banditisme, vol, trafic de drogue, contrebande, émigration clandestine, suicides, violence sous toutes ses formes …et bien évidemment attentats terroriste, notre pays n’est pas si loin de ces contrées où règne l’insécurité et où le crime se trouve banalisé.

Le meurtre atroce de la jeune Rahma vient encore une fois nous interpeller sur un fléau qui gagne de plus en plus la société. Il s’ajoute à d’autres non moins atroces commis souvent de sang-froid, qui ont ébranlé la société et provoqué un sentiment d’inquiétude chez les Tunisiens. Et à chaque fois, ce sont surtout les femmes et les enfants qui en sont les premières victimes.

Les statistiques sont têtues et elles confirment la montée de la criminalité au cours des derrières années. Avec une moyenne annuelle de 200.000 crimes commis au cours des années 2017, 2018 et 2019. Le plus grave dans tout cela c’est que les auteurs de ces crimes sont des jeunes qui représentent actuellement 40% de la population carcérale et 73% d’entre eux ont 18 à 25 ans, selon un rapport de l’ITES dirigé alors par Néji Jalloul.

Les villes Tunisiennes les plus frappées par le crime sont, dans l’ordre : Tunis, Sousse, Nabeul et Sfax. La dernière est Tataouine : « Malgré le taux de chômage de 32%, c’est la ville la plus sûre de tout le territoire.

Cette tendance se trouve confirmée par «  Numbeo », "la plus grande base de données au monde sur les villes et les pays du monde. Elle fournit des informations actuelles et actualisées sur les conditions de vie dans le monde, comprenant le coût de la vie, les indicateurs de logement, les soins de santé, le trafic, la criminalité et la pollution". Elle indique, dans une mise à jour au mois d’Août dernier, que la criminalité a augmenté en Tunisie au cours de ces trois dernières années de 63,78 % et qu’un Tunisien sur deux a peur de marcher seul pendant la nuit, contre près d’un sur cinq pendant la journée.

Toujours selon cette même plateforme, les agressions (45,53%), le vol des objets dans la voiture ( 45 ;14%), le vandalisme et le vol(42,21%) et le cambriolage de la maison(38,27%) sont les choses qui inquiètent le plus les Tunisiens.

Mais il y a encore pire : 70% des Tunisiens disent avoir des problèmes avec la corruption qui a gagné tous les pans de la société.

Réputée pour être un pays « sûr » et « stable » depuis des décennies, la Tunisie a changé depuis 2011 et il faut regarder la vérité en face : « Le crime existe depuis toujours. Nous vivons avec. Ce qui interpelle depuis 2011 c’est cette banalisation et normalisation avec la violence sous toutes ses formes » pour reprendre l’ancien directeur général de l’ITES Neji Jalloul qui a qualifié ce phénomène de « terrorisme quotidien ».

Certes la Tunisie ne figure pas dans la liste des pays les plus dangereux au monde, mais elle ne fait pas, non plus, partie des pays les plus sûrs, dans le classement du site BestOf.one , un site de référence en listes et classements. Elle est 82ème sur 163 pays classés selon leur dangerosité, sous forme de score de sécurité et du plus dangereux au monde au plus sûr (score le plus élevé au plus bas). Avec un score décroissant de 2,035 points.

B.O

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