La Tunisie pourrait devenir l'un des pays pionniers de l'éducation dans le monde

La Tunisie pourrait devenir l'un des pays pionniers de l'éducation dans le monde

 

La Tunisie, déjà sélectionnée, pourrait devenir l’un des pays pionniers de l’éducation dans le monde en suivant les recommandations de la Commission Internationale pour l’Education et de son initiative Pioneer Country

Les jeunes générations d’aujourd’hui seront confrontées aux grandes mutations que va connaître ce siècle. En effet, l’automisation et l’arrivée incessante de nouvelles technologies risquent de rendre obsolètes environ un milliard d’emplois (sur les deux milliards existants), requérant des qualifications moyennes ou faibles, pour faire apparaître de nouveaux métiers demandant en revanche un haut niveau de compétences.

Un constat de plus en plus alarmant

En rajout à ce constat, la part de l’éducation dans les budgets publics de nombreux pays a diminué en dépit de besoins constants tandis que l’aide internationale à l’éducation a baissé de 10% au cours des dernières années, créant un véritable déficit mondial de financement pour l’éducation de base.

Insidieusement, une crise mondiale en matière d’éducation et d’enseignement s’est propagée, renforcée par d’autres facteurs : la pauvreté, l’inégalité, l’instabilité, le chômage…

Si aucune mesure globale et durable n’est prise pour stopper cette crise, d’ici 2030 plus de 800 millions de jeunes – la moitié des enfants et jeunes dans ce monde - ne seront pas en mesure d’acquérir les connaissances de base et 1,5 milliard d’adultes n’auront pas dépassé le stade de l’éducation primaire. En 2050, le nombre de vies perdues à cause d’un déficit de niveau scolaire égalerait celui des pertes actuelles dues au virus du VIH/Sida et de la malaria si les gouvernements ne réagissent pas.

Au XXIème siècle, les économies nationales et les sociétés se développeront ou s’étioleront, plus à cause de leurs ressources intellectuelles que de leurs ressources physiques.  

Learning Generation, un rapport établi par la Commission pour l’Education

Pour trouver les remèdes qui éradiqueraient à tout jamais cette crise, la Commission Internationale pour l’Education, a présenté en septembre 2016 à l’Assemble Générale des Nations Unies son rapport de financement de l’éducation, Learning Generation - élaboré après une année de recherches qui impliquaient plus de 300 partenaires représentant 105 pays et 30 instituts de recherche – qui présente la plus ambitieuse stratégie de l’histoire moderne pour augmenter et perfectionner l’offre éducative en quatre étapes. En septembre dernier (2017), la Commission a présenté les premiers succès d’exécution dans 20 pays pionniers d’Afrique et d’Asie. 

La Commission Internationale pour l’Education - mise en place pour identifier les moyens susceptibles de renforcer les investissements financiers en matière d’éducation - fut créée en 2015 avec le soutien et l’approbation de Ban KI-MOON, Secrétaire Général de l’Organisation
des Nations Unies. Elle est animée par le Premier Ministre de la Norvège, les Présidents du Malawi, de l’Indonésie et du Chili et par la Directrice de l’UNESCO. 

Présidée par l’ancien Premier Ministre de la Grande-Bretagne et Envoyé Spécial des nations unies pour l’Education, Gordon BROWN, la Commission compte parmi ses membres des anciens chefs d’État (Mexique, Tanzanie, Australie), des prix Nobel et des leaders du monde de l’éducation, de l’économie et des affaires, du développement, de la santé et de la sécurité.

En Décembre 2015, Amel KARBOUL, ex Ministre du Tourisme en Tunisie et Secrétaire Générale du Maghreb Economic Forum (MEF) à Genève et Tunis, rejoignait la Commission. Il convient de noter que la Tunisie fait figure de bon élève et de précurseur dans le MENA du fait de l’importance accordée à l’éducation dès les premières heures de son indépendance.

Les quatre étapes pour faire de la génération d’apprenants, une réalité

Lors de son rendu de rapport Learning Generation qui propose un vaste choix de solutions d’éducation, tout en donnant un aperçu des réformes et en prônant une augmentation des investissements financiers, la Commission a souligné que sa vision d’une éducation performante qui permettrait à tout enfant de réunir les compétences nécessaires pour réussir dans sa vie et son travail, pouvait être réalisée au sein d’une seule génération si tous les pays adoptent les meilleures pratiques qui existent en matière d’éducation.

Quatre étapes pour atteindre ces objectifs :

1.    Performance : il convient de renforcer la performance des systèmes éducatifs nationaux en mettant l’accent sur les résultats d’apprentissage et en s’inspirant des meilleurs systèmes qui ont fait leur preuve ailleurs. 
2.    Innovation : la création d’un environnement propice à l’innovation doit émerger dans trois secteurs prioritaires essentiels à la réussite : le personnel éducatif, la technologie et le rôle des partenaires extérieurs à l’État.
3.    Inclusion : combattre la multitude de facteurs qui détermine si un enfant va ou non à l’école, y reste ou non, y apprend ou non, en appliquant un concept d’universalisme progressif, offrant des services d’éducation de qualité et la priorité aux personnes démunies et défavorisées.
4.    Financement : les dépenses en éducation doivent passer de 1,2 millier de milliards à 3 milliers de milliards d’ici 2030 dans les pays à faibles et moyens revenus. Un Engagement de Dons pour l’Education est recommandé par la Commission pour permettre à des particuliers, dotés de fonds propres, de soutenir l’effort international.

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