La Tunisie sera-t-elle « le pont chinois » pour l’Afrique ?

La Tunisie sera-t-elle « le pont chinois » pour l’Afrique ?

 

« Les Chinois sont très intéressés par la Tunisie qui pourrait constituer un pont vers l’Afrique », c’est en ces termes que l’ambassadeur de Tunisie à Pékin, Khaled  Dhia a expliqué l’importance de la coopération entre la Chine et la Tunisie. Il a cité un certain nombre de projets qui sont en cours de réalisation comme  le projet du Groupe Chimique à Mdhila – Gafsa avec un coût de  360 millions de dinars,  celui de l’hôpital de Sfax, 120 millions de dinars ou encore  la mise à niveau du complexe sportif et culturel de jeunes d’El Menzah 6 pour un coût de 6 millions de dinars, que les chinois avaient construit au cours des années 1980. Evoquant les échanges commerciaux entre les deux pays, il plaide pour un renforcement de  la coopération et pour une plus grande ouverture sur la Chine qui constitue un vaste marché pour les produits tunisiens. La balance commerciale déficitaire pourrait, selon lui, être plus équilibrée si les entreprises tunisiennes, encore timorées, quittaient un peu leur cadre géographique étroit limité essentiellement à l’Europe, pour venir découvrir ce pays de plus en plus ouvert. Au cours de la dernière foire internationale organisée à Pékin, un stand a été gratuitement réservé à la Tunisie, mais il est resté vide. Aucun exposant tunisien n’est venu présenter ses produits !

De son côté, Liu Yuhe, ancien ambassadeur de la Chine en Tunisie et qui est actuellement vice-président de l’Institut des affaires étrangères du peuple chinois( CPIFA).  Connaissant bien la Tunisie pour y avoir resté cinq ans, de 2003 à 2008, il prône pour  un véritable partenariat gagnant-gagnant. Les Chinois sont prêts à assurer le transfert technologique grâce à une meilleure qualification de leurs cadres et à une très haute productivité de leurs mains d’œuvre. Mais cela reste tributaire de l’existence d’un climat politique et social stable. Même si l’infrastructure est particulièrement inhibitrice, elle ne constituerait pas un handicap majeur devant les investisseurs chinois et étrangers. C'est dans ce cadre qu’une visite de haut niveau, du président de la république ou du chef du gouvernement dans ce pays, pourra baliser la route à une meilleure coopération  entre les deux pays.

Des étudiants tunisiens la Chine

La suppression du Visa pour les touristes chinois désirant séjourner en Tunisie, pour une durée allant jusqu'à 90 jours ainsi que l'adoption du Yuan Chinois dans le panier des réserves de devises de la Banque Centrale Tunisienne dès le 1er Février 2017,  pourraient les inciter à venir nombreux. On table sur une vingtaine de milliers pour cette saison.

La Chine est loin certes, mais elle n’est pas si loin qu’on le pense. Avec le lancement d’un vol direct, elle pourrait se rapprocher encore plus de la Tunisie. Cela n’a pas empêché ces quelques centaines de Tunisiens, près d’un millier, dont 370 étudiants de s’y installer. L’ambassade de Tunisie  a réussi à obtenir des bourses pour un certain nombre d’entre eux et elle s’active à en obtenir davantage. Suite à la visite du ministre tunisien de l’enseignement supérieur Slim Khalbous à Pékin, un accord  a été conclu avec des universités chinoises. Une délégation composée d’une cinquantaine de responsables  représentant 23 universités, dont des doyens et des directeurs d’établissements universitaires  sous l’égide du « China Scholarship Council », qui est un organisme publique chargé de la gestion des bourses, se sont déplacés en Tunisie pour exposer le 9 mai courant à la cité des sciences leurs formations et les bourses qu’elles proposent. Un grand pas vers le renforcement de la présence des étudiants tunisiens en Chine.

Les opportunités ne manquent pas, certes, mais il faut que la volonté suive. Du côté tunisien surtout.

B.O

 

 

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