L’Algérie refuse absolument toute ingérence étrangère en Libye

L’Algérie refuse absolument toute ingérence étrangère en Libye

La présidence algérienne appelle la communauté internationale à « imposer un cessez-le feu en Libye », dans un communiqué diffusé lundi soir, à l’issue d’un entretien entre le président Tebboune et le chef du gouvernement d’union nationale libyen, Fayez el-Sarraj, qui a effectué lundi une courte visite en Algérie. Une visite concomitante avec l’arrivée à Alger du ministre turc des affaires étrangères.

Pour les Algériens, qui partagent un millier de kilomètres de frontière avec la Libye, Tripoli constitue « une ligne rouge ». La présidence algérienne l’a clairement signifié ce lundi dans son communiqué.

Elle dit son « refus absolu » de « toute ingérence extérieure » en Libye, « exhorte » toutes les composantes et parties libyennes » à reprendre rapidement le chemin « d’un dialogue national inclusif », et appelle donc la communauté internationale et « en particulier les Nations unies » à tout faire pour « mettre fin à l’escalade militaire » en cours.

Après des mois de vide institutionnel, le président Tebboune semble décidé à jouer un rôle plus actif sur la scène diplomatique dans le dossier libyen. Ce lundi il s’est également entretenu par téléphone avec la chancelière Angela Merkel, qui a officiellement invité l’Algérie à prendre part à la prochaine conférence de Berlin sur la Libye, dont la date n’est pas encore fixée.

Tout en affichant une totale neutralité dans ce conflit, Alger a également accepté de recevoir, ce lundi et pour deux jours, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevut Cavusoglu, et ce à la demande de la Turquie en recherche de nouveaux appuis pour soutenir son intervention en Libye. Un « signal » adressé aux Emirats arabes unis, principaux parrains de l’offensive contre Tripoli, lancée en avril dernier par le maréchal Haftar et vue d’un très mauvais œil à Alger.

Autre réaction, celle de l’Union européenne, qui s'est inquiété lundi d'une « escalade imminente de la violence » autour de Tripoli et appelle elle aussi « toutes les parties à s'engager dans un processus politique sous l'égide des Nations unies ».

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