Le Comité de Genève contre la torture critique le rapport de Kamel Jendoubi

Le Comité de Genève contre la torture critique le rapport de Kamel Jendoubi

 

Kamel Jendoubi, Ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles et des droits de l'homme a présenté devant le  comité contre la torture, à Genève, le 21 avril courant, le  rapport périodique de la Tunisie sur « les mesures prises pour mettre en œuvre la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ». Jendoubi a beaucoup plus parlé de « la période précédente» où selon lui, «   la torture était utilisée pour faire taire les Tunisiens – tous les Tunisiens », que des mesures qui devront être prises par le gouvernement pour éviter que cela ne se reproduise pas. « Bien que la Convention ait été ratifiée par la Tunisie en 1988, ce système a sévi, le régime n’ayant pas la volonté de s’attaquer à la pratique de la torture, a-t-il insisté. La Tunisie a donc un passif, un passif très lourd » a-t-il affirmé.

Tout en saluant les efforts louables déployés par la Tunisie,  la corapporteuse du Comité pour l'examen du rapport de la Tunisie, Mme Essadia Belmir, a épinglé le rapport de Kamel Jendoubi en relevant «  un certain nombre d’insuffisances en ce qui concerne la définition de la torture…Interrogeant la délégation sur les modalités et pratiques de la garde à vue, la corapporteuse s’est inquiétée d’informations qui font état de mauvais traitements, ainsi que d’aveux couramment extorqués par des mauvais traitements voire par la torture ». Continuant dans son analyse,  Mme Belmir « a déploré un flou de la législation s’agissant du terrorisme. Elle s’est aussi inquiétée du retard pris dans l’adoption d’une loi sur le droit d’asile. Elle a par ailleurs constaté que la Tunisie ne disposait pas d’un règlement précis concernant la détention de migrants sans papiers. Mme Belmir a indiqué que le Comité avait eu communication d’un nombre non négligeable de plaintes pour mauvais traitements et a cité nommément plusieurs cas de décès suspects, soulignant que les enquêtes restaient à mener. Elle a aussi cité des cas de représailles à la suite de dépôts de plaintes ».

De son côté, Kening Zhang, corapporteur du Comité pour l'examen du rapport de la Tunisie, a quant à lui relevé que « certaines organisations non gouvernementales constataient que les cas de torture avaient tendance à être minimisés par les autorités tunisiennes. Il a par ailleurs noté des taux élevés de surpopulation carcérale et s’est inquiété d’un taux d’incarcération qui semble élevé, y compris pour des délits mineurs. En outre, les conditions de détention sont médiocres et il s’avère que des mineurs sont parfois détenus avec des adultes, a-t-il ajouté. Quant aux examens médicaux à l’entrée en prison, ils sont pratiqués avec retard, a-t-il fait observer. Selon des ONG, la police aurait couramment recours à la torture dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, même si cela est moins fréquent que par le passé, a ajouté M. Zhang ».

Source : http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=19858&L...

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