Le film Wonder Woman déprogrammé : faut-il s’en féliciter ou dénoncer une censure

 Le film Wonder Woman déprogrammé : faut-il s’en féliciter ou dénoncer une censure

 

Le film américain « Wonder Woman » a été déprogrammé  suite à un jugement en référé rendu mercredi après la plainte déposée par le parti Al Chaab en raison du fait que l’actrice principale, Gal Gadot, avait défendu à l’été 2014 sur Facebook l’offensive meurtrière d’Israël contre la bande de Gaza.

Le film devait être diffusé dans au moins deux salles de cinéma (à Tunis et à la Marsa), à partir du jeudi 8 juin. Mais sa diffusion a été suspendue, dans l’attente de l’examen par la justice, d’une demande d’interdiction formulée par le parti Al-Chaab.

D’après les déclarations du porte-parole du parquet Sofiène Sliti à l’AFP, une association de jeunes avocats avait également fait une demande similaire, mais elle a été rejetée.

Dans un communiqué, le parti Al-Chaab s’est félicité de cette suspension. « Il faut poursuivre la mobilisation sur ce type d’affaire, comme sur tout ce qui touche à la normalisation avec l’entité sioniste », a-t-il souligné.

L’avant-première du film, prévue mercredi 7 juin dans un cinéma du centre de Tunis, avait déjà été annulée, distributeur et autorités se rejetant la faute. Selon le ministère des affaires culturelles, interrogé par l’AFP, la demande d’autorisation du film est arrivée trop tardivement, évoquant une « affaire purement administrative ». « L’obtention d’un visa d’exploitation requiert un délai de huit jours, or la demande d’autorisation pour ce film a été déposé il y a deux jours seulement », a confirmé à l’agence de presse une responsable de ce ministère.

Le distributeur, Lassaad Goubantini, a de son côté dénoncé une censure. « C’est une décision qui se base sur des accusations bidon. Aujourd’hui, ils empêchent un film à cause d’une actrice, demain, ils inventeront une autre excuse, c’est une atteinte aux libertés », a-t-il déclaré à l’AFP.

Le Liban a lui aussi interdit le 1er juin la diffusion de Wonder Woman, en raison de la présence de l’actrice israélienne dont les positions en faveur de l’offensive de l’État hébreu à Gaza font grincer des dents dans le monde arabe. Le film a en outre été déprogrammé dimanche d’un festival à Alger, où la perspective de sa diffusion avait enflammé les réseaux sociaux.

Des projections sont en revanche prévues aux Émirats arabes unis ou en Égypte.

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