Le ministre des affaires religieuses met les pieds dans le plat

Le ministre des affaires religieuses met les pieds dans le plat

Le ministre des affaires religieuses Abdeljalil Ben Salem est professeur d’université. Il a peut être l’habitude dire ce qu’il pense et de faire des analyses qu’il croit justes de son point de vue. On se rappelle que lorsqu’il a été nommé on lui a sorti une précédente déclaration où il prévoyait l’expansion de l’islam politique après les révolutions du printemps arabes.

Devenu ministre peut-il continuer sur cette lancée. La présentation du budget de son département, le premier en sa qualité de ministre devant la commission idoine de l’assemblée avait valeur de test pour lui, car chaque mot allait être examiné à la loupe.

A l’évidence il a échoué dans ce test, puisqu’il a fait au moins deux impairs. Le premier lorsqu’il a dit que c’est le wahhabisme en Arabie Saoudite qui a enfanté le terrorisme et qu’il l’a dit à l’ambassadeur saoudien à Tunis ainsi qu’au secrétaire général du conseil des ministres arabes de l’Intérieur lui-même saoudien.

Il peut l’avoir pensé et en a discuté avec des responsables saoudiens mais il n’a pas le droit de le dire en public. D’ailleurs son ministère a dû se fendre d’un communiqué pour mettre en évidence les rapports de fraternité avec l’Arabie Saoudite que rien ne viendrait perturber selon le communiqué. Mais cela ne suffira pas car d’autres conséquences de cette déclaration ne sont pas à exclure.

Le second impair c’est lorsqu’il a dit qu’il s’est adressé aux partis politiques pour l’aider à trouver des Imams. Sans qu’il dise à quel parti justement il s’est adressé mais tout le monde a compris son message sauf qu’il a oublié que la Constitution comme la loi interdisent aux partis politiques de s’intéresser aux affaires religieuses qui sont du ressort de l’Etat et de lui seul. En décidant de séparer le politique de la prédication le mouvement Ennahdha s’est aligné sur cette position sur laquelle il y a un consensus entre toutes les formations politiques et les organisations de la société civile.

Abdeljalil Ben Salem a mis indéniablement les pieds dans le plateau. Il sera attendu au tournant.

RBR

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