Le Monde, le Figaro, Libération et les Echos, « font la fête » à la révolution tunisienne

Le Monde, le Figaro, Libération et les Echos, « font la fête » à la révolution tunisienne

Les principaux journaux français ont consacré plusieurs articles dans leurs éditions de ce jeudi 17 décembre au « printemps arabe », se focalisant principalement sur le bilan de la « révolution tunisienne » dix ans après.

Sous le titre « La Tunisie entre amertume et résilience », le quotidien français Le Monde a publié un article, signé par Frédéric Bobin, dans son édition de ce jeudi 17 décembre 2020, pour faire le bilan d’« une décennie après le début de la révolte contre le régime de Ben Ali ».

Cet « anniversaire survient dans un contexte local déprimé, pour ne pas dire délétère, où se conjuguent paralysie politique, affaissement économique et poudrière sociale. »

« Désenchantement », « désillusion », « espoirs trahis » : les formules sont usées jusqu’à la corde dès que sonne l’heure du bilan de la révolution tunisienne. Elles relèvent désormais du cliché. La célébration imminente, le 17 décembre, du dixième anniversaire de l’immolation par le feu du jeune marchand ambulant Mohamed Bouazizi à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie), qui a marqué le point de départ des « printemps arabes » et ébranlé la géopolitique régionale, n’échappera pas à la règle. Le désabusement risque même d’être plus amer que d’ordinaire.

Sa correspondante à Tunis, Lilia Blaise a réalisé un reportage à Kasserine où « les jeunes sont prisonniers de la contrebande ».

Pour le Figaro c’est « Dix ans après, les fleurs fanées du printemps arabe ».

« Il y a dix ans, la Tunisie se soulevait pour renverser le régime de Ben Ali, suivie par d’autres pays. Faute d’élites politiques capables de prendre la relève et en raison des dérives islamistes, l’espoir a vite été déçu ».

Le quotidien consacre un article à Sidi Bouzid où « l’ennui et le découragement ontéteint la flamme révolutionnaire ».

Analysant ce « printemps », le de l’International Crisis Group, Robert Malley qui a siégé au Conseil national de sécurité de la présidence de Barack Obama, de février 2014 à janvier 2017, explqiue dans un entretien comment « L’espoir s’est transformé en tragédie »

Le quotidien a consacré son éditorial à cet événement sous le titre « illusions perdues » et signé Philippe Gélie. « Il n’avait fallu qu’une étincelle – l’immolation d’un marchand ambulant à Sidi Bouzid – pour déclencher un gigantesque incendie dans tout le monde arabe, de la Tunisie à Bahreïn en passant par la Libye, l’Égypte, la Syrie et le Yémen. Dix ans plus tard, non seulement il brûle encore, mais de nouveaux foyers s’allument sporadiquement, de l’Algérie au Liban. Ce feu, c’est celui d’aspirations populaires à plus de démocratie et à des conditions de vie décentes – des revendications politiques, économiques et sociales qui n’ont été satisfaites nulle part. Dans aucun des pays du printemps arabe, les élections, lorsqu’elles ont eu lieu, n’ont produit un régime démocratique confié à des gestionnaires compétents. À la place, les soulèvements ont conduit à la guerre civile, à l’islamisme ou au retour des militaires, parfois aux trois. Même la Tunisie, où l’expérience démocratique n’a pas dit son dernier mot, se débat avec l’islam politique. Presque partout, les populations comptent leurs Le Printemps arabe, dix ans d’espoirs et de déconvenues »

 Quant à Libération, il consacre cinq pages à l’évènement, avec un reportage à Sidi Bouzid, réalisée par son envoyé spécial, spécialiste de la Tunisie, Mathieu Galtier, sous le titre «Ce qu’a fait Mohamed en 2010, ça pourrait se reproduire»

« Dix ans après l’immolation par le feu du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi et le déclenchement de la révolution tunisienne, la désillusion est massive parmi les habitants de la ville, où le chômage fait toujours des ravages.

Recul des services publics, jeunes sans emploi, nostalgie d’un «Etat fort»… Si les avancées politiques produites par le printemps arabe de 2011 sont indiscutables, les conditions de vie restent très difficiles pour beaucoup de Tunisiens.

Enfin, pour Les Echos : Le Printemps arabe, dix ans d’espoirs et de déconvenues »

La Tunisie a retrouvé la liberté de parole, pas encore l’accès à l’emploi

Berceau de la révolution dans le monde arabe, la Tunisie a, en l’espace de dix ans, réussi tant bien que mal sa démocratisation. Mais le pays a remis à plus tard la réforme de son économie »

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