Le Partenariat Public Privé va-t-il booster le smart-urbanisme en Tunisie ?

Le Partenariat Public Privé va-t-il booster le smart-urbanisme en Tunisie ?
 
 
La récente adoption d’une loi sur le partenariat public privé va peut être accélérer la réalisation de plusieurs projets de « Smart city» en stand by à cause entre autres l’insuffisance des financements requis pour monter ces futures villes intelligentes. 
 
La smart city, un concept city qui connaît un succès fou dans des pays comme la Suède et la grande Bretagne, sont des villes d’avenir à haute valeur ajoutée et à offre productivité. Elles offrent un coktail de services propres tirés par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), utilisant des énergies vertes et économiques (cogénération, déchets méthanisés…), respectueux de l’environnement en général et favorisant la responsabilité citoyenne.
 
Une smart city à 200 m du centre de Tunis
 
Selon nos informations, il existe en Tunisie au moins quatre projets de Smart cities qui peuvent être réalisées à moyen terme. 
La première est localisée à l’entrée sud de Tunis. Selon le PDG de la Société d’Etudes et de Promotion de Tunis-sud (SEPTS), Moncef Sliti, cette smart city se propose «de valoriser une ceinture de 127 hectares appartenant en totalité à l’Etat, répartis en 9 titres fonciers et cernant le terrain devant abriter la Porte de la Méditerranée de Sama Dubai. Sur ce total, au moins 70 hectares sont aménageables et peuvent servir à abriter des quartiers résidentiels de standing, des industries propres et des équipements collectifs à forte rentabilité.
 
Il s’agit d’une petite ville périphérique de 15 mille habitants devant créer au moins 10 mille emplois. Ce projet, au regard de sa haute rentabilité et sa forte productivité, peut constituer un avant-goût de ce que sera, demain, la Porte de la Méditerranée et permettre d’assurer le passage entre le tissu urbain existant et celui projeté sur les berges du lac sud ».
 
Toujours d’après Moncef Sliti, qui faisait une déclaration à la presse, «l’élaboration du plan d’aménagement est bien avancé et en concertation avec les divers intéressés, mais la réalisation de cette smart city est tributaire de la décision du ministère des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières de céder le terrain domanial au profit de la SEPTS. La demande a été transmise au dit ministère, depuis fort longtemps. Malheureusement, jusqu’à ce jour aucune réponse à cette requête n’a été fournie». Sans commentaire…
 
Jenene Medjerda, une ville autour d’une université
 
La seconde Smart city a pour nom « Jinene Medjerda ». Il s’agit d’aménager, à 70 km de Tunis, sur les monticules hauteurs du village Oued Zarga (gouvernorat de Béja) d’une nouvelle ville de plus de 100.000 habitants autour d’une université (College Town).
 
Selon ses initiateurs, Tahar Ben Lakhdar, fondateur de l’école privée d’ingénieurs “ESPRIT“, et Belgacem Mezni, ingénieur à la retraite, l’idée est inspirée des expériences réussies de Louvain La Neuve (Belgique), Harvard Le Massachusetts Institute of Technology (MIT aux Etats-Unis).
 
Le but est de mettre en œuvre, sur la base du «Knowledge Management Economy», un nouveau modèle de développement socio-économique adapté à la région du nord-ouest.
 
L’objectif stratégique est de créer les conditions de restructuration et de transformation profonde de l’économie du nord-ouest à travers l’amélioration des compétences technologiques et de gestion des exploitations agricoles et l’introduction de nouveaux produits à haute valeur ajoutée à l’export, avec en prime 40 000 emplois à terme.
 
Jinene Medjerda aura pour principales composantes une institution privée d’enseignement supérieur pour la formation et la diffusion du savoir pour 10.000 étudiants en 2020 (50% arabes et africains) et 20.000 étudiants à terme, un centre de recherche et développement, un centre de production agroalimentaire composé de clusters de haute technologie sur une ferme de 500 hectares: fruits tardifs, Stevia, héliciculture, élevage ovin, produits aromatiques, des activités touristiques «agro-éco-sport-santé» (5 étoiles), y compris des facilités de loisirs lacustres propres sur les quatre îlots du barrage pour riches clients, et enfin une nouvelle ville du type «College Town» conforme aux normes internationales et dédiée totalement à l’université.
 
La future cité sera articulée autour de plusieurs centres intérêt économique: agriculture, agro-alimentaire, énergie renouvelable, écotourisme, Cloud computing…
 
Le coût préliminaire est estimé à 2 milliards de dinars. Les concepteurs du projet estiment que Jinene Medjerda ne peut réussir que si l’Etat accepte de céder 1.000 hectares en faveur du projet, de doubler la voie ferrée reliant Tunis-Oued Zarga et autorise l’accès au plan d’eau (barrage Sidi Salem). Des bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement auraient fait état de leur disposition à cofinancer le projet.
 
Deux Smarts-city  privées à la périphérie nord de Tunis
 
Deux autres projets en smart-urbanisme méritent d’être signalés. Il s’agit d’initiatives privées qui pourraient solliciter un complément de financement dans le cadre du partenariat public privé. Le premier consiste en un éco quartier à la Soukra (proche banlieue nord de Tunis). Il sera aménagé et  promu par l’homme d’affaires, Fethi Ben Yedder. 
 
Le  second est à l’actif d’un fonds d’investissement international. Il s’agit de ‘’Tunis International Knowledge City '’ qui s’étend sur une superficie de 250 hectares aux alentours de Sebkhet Ariana. Coût estimatif du projet : plus de 2,5 milliards de dinars. Les composantes du projet sont essentiellement :  des start-up en TIC., un cluster d’excellence, un campus universitaire, un complexe sportif et culturel, des espaces pour abriter des activités de loisirs (golf…). 
 
La smart city pour créer de la valeur
 
Il faut reconnaître qu’en dépit du retard qu’accuse la réalisation des mégaprojets touristico-immobiliers tels que Tunis sport city d’Abou Khatar  et la «La Porte de la Méditerranée» que l’investisseur émirati Sama Dubaï s’était engagé à réaliser, depuis 2008 sur 1.000 ha, moyennant un investissement à terme de 25 milliards de dollars, ces smart cities constituent un raccourci heureux pour tirer vers le haut l’architecture urbaine en Tunisie d’autant plus que deux facteurs de taille militent en faveur de cette tendance.
 
Il y a d’abord la volonté politique. Le ministre de l’équipement, de l’habitat et de l’aménagement du territoire, Mohamed Salah Arfaoui s’est toujours prononcé pour « la construction de nouvelles villes viables sur tout le territoire du pays ». Vient en second lieu la disponibilité d’une législation facilitant le financement. L’adoption d’une loi sur le Partenariat public privé. 
 
KIM
 
 

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