Le ras-le-bol des éditeurs de presse

Le ras-le-bol des éditeurs de presse



La majorité des journaux en papier en Tunisie se débattent dans une grave crise financière. Après « El Hadath », « Les Annonces », « El Bayan » pourtant organe de presse de l’UTICA risque lui aussi de disparaitre et son sort est désormais entre les mains du bureau exécutif de la centrale patronale qui décidera de son avenir.
 
La disparition de la publicité publique qui était distribuée par l’ATCE aux journaux sous l’ère de l’ancien régime, la disparition des abonnements publics après la révolution, l’augmentation des coûts de production, la diminution du lectorat à cause de la crise financière et de la concurrence des autres médias particulièrement audio-visuels et électroniques, sont autant de facteurs qui ont contribué à cette crise aiguë de la presse papier dans notre pays.

Une crise qu’aucun des gouvernements qui se sont succédé à la tête de l’Etat n’a daigné s’en occuper comme il se doit. Mais le comble pour les éditeurs de presse c’est qu’en pleine tourmente et de difficultés financières qui menacent même l’avenir des grands quotidiens comme La Presse, Le Temps et Essabah, le syndicat de l’information relevant de l’UGTT et le distributeur qui accapare le monopole de la distribution des journaux dans le grand Tunis, trouvent le moyen d’émettre de nouvelles revendications.

Le syndicat de l’UGTT a lancé un préavis de grève de deux jours le 12 et le 13 mai prochain. Ils demandent d’entamer des négociations sociales pour l’augmentation des salaires des journalistes et des employés des sociétés. Alors que le fameux distributeur a perturbé la distribution de certains journaux pour faire pression sur les éditeurs afin d’augmenter sa commission sur les prix de vente.

Ayant le monopole, ce dernier demande désormais des commissions variant entre 25 et 25%. Face aux difficultés financières, aux pressions et aux menaces les éditeurs de presse ont exprimé leur ras-le-bol. Ils ont décidé d’entamer une série d’actions pour exprimer leur mécontentement.

Une grève patronale et une journée sans journaux sont même à l’étude. Ils auront lieu avant la grève décrétée par le syndicat de l’information de l’UGTT.   


J.B.H.