L’environnement d’abord

Le volet environnemental constitue aujourd’hui l’un des principaux facteurs de compétitivité des entreprises. La préservation de l’environnement est une responsabilité sociale et un élément de différenciation entre les entreprises. Les industriels doivent être conscients des risques que leurs unités peuvent engendrer

et qu’ils soient capables de les maîtriser.

Seveso, une de quatre communes de Lombardie en Italie fut touchée par un accident dans une usine chimique. Suite à cet accident dû à la surchauffe d’un réacteur, un nuage toxique contenant de la dioxine s’est répondu. Le bilan est lourd et fait état de 193 personnes avec des séquelles en termes de santé, soit 0,6% des habitants de la zone, essentiellement des enfants. Sur le plan écologique, on dénombre des milliers d’animaux morts intoxiqués et les sols agricoles et les maisons qui nécessitent de lourds travaux de décontamination.
L’enjeu ayant trait aux risques technologiques est donc de taille et suscite un intérêt particulier de la part de tous les intervenants dans la chaîne de production. La maîtrise des risques technologiques et environnementaux nécessite ainsi une approche préventive et intégrée qui tient compte de toute la chaîne de production. Quelle stratégie faut-il adopter pour protéger l’environnement et prévenir les risques ?

Dans ce contexte, un colloque international a été organisé à Tunis, le 10 décembre 2007, sur le thème « maîtrise du risque technologique et environnemental dans le secteur de l’énergie et des industries lourdes ».
Marqué par la présence de MM. Serge Dégallaix, ambassadeur de France en Tunisie, Nadhir Hamada, ministre de l’Environnement et du Développement durable ainsi que d’un bon nombre d’experts et de chefs d’entreprises, les travaux du colloque ont permis d’ouvrir la voie pour un dialogue franc et un échange de vues et d’expériences sur un sujet d’actualité.
La Tunisie consacre actuellement 1,2% de son PIB à la protection de l’environnement, à la préservation des ressources naturelles et à l’amélioration de la qualité de la vie.
Durant la dernière décennie, plus de 500 millions de dinars ont été dépensés pour améliorer et promouvoir l’environnement industriel dans les principaux pôles industriels du pays et une cinquantaine d’entreprises tunisiennes ont obtenu la certification ISO 14000 et plusieurs autres sont, selon l’ambassadeur de France en Tunisie, conformes aux normes françaises en matière de sécurité.
La prévention est une approche anticipative basée sur l’évaluation des situations pour empêcher et les risques. Dans cet ordre d’idées, le ministre de l’Environnement et du Développement durable a appelé à faire « une évaluation prospective de la situation en vue de renforcer davantage le cadre juridique et normatif relatif à la prévention des risques ».
A cette occasion M. Serge Dégallaix a appelé à nouer des nouveaux partenariats à travers une coopération triangulaire entre la Tunisie, la France et les pays de l’Afrique subsaharienne de l’espace francophone.
Avant de s’imposer comme une problématique à vocation juridique et institutionnelle, la sensibilisation, la prise de conscience et la coopération dans ce domaine restent le gage de toute stratégie de prévention des risques.

E.M