Les gagnants et les perdants de la démission de Ridha Belhaj

Les gagnants et les perdants de la démission de Ridha Belhaj

 

La démission de Ridha Belhaj de son poste de directeur  du cabinet du Président de la République a ouvert la voie à de nombreuses interprétations. Certains sont allés jusqu’à spéculer concernant les retombées du départ de l’ancien homme fort du palais, que d’aucuns comparaient à feu Abdelaziz Ben Dhia le super conseiller de  Ben Ali,  sur de nombreux hommes politiques. Avec la montée des uns et le déclin des autres.

Pour ces observateurs,  certaines figures ont beaucoup perdu suite à ce départ, alors que d’autres en sont les grands gagnants. Côté perdants,  le premier est sans aucun doute Ridha Belhaj lui-même, qui s’est retrouvé écarté du cercle du pouvoir, alors qu’il pensait que sa loyauté pour Béji Caid Essebsi et son fils Hafedh, allait renforcer son statut d’homme fort au sein de l’actuel régime.

Selon ces analystes, le deuxième grand perdant est l’actuel chef du gouvernement Habib Essid qui a perdu son soutien et son relais au Palais de Carthage. Tout comme son directeur de cabinet Taieb Yousfi dont la nomination à ce poste aurait été soufflée par Ridha Belhaj avec qui il coordonnait pratiquement tout, y compris les nominations dans les postes-clés de l’administration.

Le président du groupe parlementaire de Nidaa Tounes, Fadhel Ben Omrane, déjà contesté par les députés démissionnaires, semble être sur une pente raide. On lui reproche de ne pas avoir su maitriser son groupe et  d’être trop proche des thèses du président du groupe d’Ennahdha, Noureddine Bhiri. Tout comme Khemaies Ksila, promu président de la commission des droits de l’homme à la place de la démissionnaire Bochra Belahj Hmida  et  son ami et alter ego Abdelaziz Kotti. Tous les deux sont  connus pour leur proximité avec Ridha Belhaj et ils ont constitué « les fers de lance » des attaques orchestrées contre les démissionnaires et les réfractaires.

Côté gagnants,  c’est surtout le clan de la famille de Béji Caid Essebsi et des anciens du parti El Joumhouri au sein de Nidaa Tounes qui sont les premiers bénéficiaires  de la démission de Ridha Belhaj.

Slim Azzabi, proche parent de l’épouse de Hafedh Caïd Essebssi et ancien « Joumhouri », voit sa cote monter en puissance suite à sa nomination en tant que directeur du  cabinet présidentiel. A 37 ans et quelques poussières, il devient l’homme fort de Carthage.

Saïd Aïdi, le ministre de la Santé, à son tour un transfuge du parti « El Joumhouri » et ami proche du nouvel homme de confiance du président de la République,  tout comme tous les anciens du parti créé par Néjib Chebbi qui ont rejoint tard Nidaa Tounes,  sont classés dans la catégorie des gagnants du nouveau changement opéré au palais. C'est le cas de Youssef Chahed qui a été propulsé à la tête de la commission des 13 avant de se voir confier un ministère créé spécialement pour lui, le ministère des Collectivités locales.  Il en est de même pour Nabil Karoui qui semble de plus en plus influent au Palais de Carthage.

Reste Hafedh Caïd Essebsi. Si certains le considèrent parmi les gagnants du départ de Belhaj parce que l’autorité du clan familial s’est renforcée au Palais de Carthage, d’autres le considèrent par contre perdant parce qu’il a perdu un important appui au sein du parti où il est plus que jamais contesté et relâché. 

 

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