Les raisons de la démission de Slim Azzabi

Les raisons de la démission de Slim Azzabi

La démission de Slim  Azzabi directeur du cabinet présidentiel( et non chef de cabinet) était déjà dans l’air depuis que les choses ont commencé à se gâter entre la président Béji Caid Essebsi et le chef du gouvernement Youssef Chahed. Les deux hommes appartiennent à la même génération de jeunes politiques et ont fait ensemble le même chemin au parti Al Joumhouri avant de répondre à l’appel de BCE, alors président de Nidaa Tounes,   pour rejoindre les rangs du parti présidentiel en 2013. Et ce n’est qu’un secret de Polichinelle que de dire que Slim et Youssef ont continué à entretenir de très bons rapports malgré la tension entre Carthage et la Kasbah. Le retour en grâce de Habib Essid, nommé ministre conseiller spécial du président de la république et de son ami Ridha Belhaj qui a réintégré Nidaa Tounes, n’était pas pour arranger les choses. Tous les deux ont une dent contre Azzabi et son entourage soupçonnés d’avoir été derrière leur départ.

Il y a peu de temps, Béji Caid Essebsi avait réuni tout son staff pour leur indiquer clairement qu’il ne tolérerait pas d’écarts de conduite ni un quelconque soutien au chef de gouvernement décidé qu’il est à se débarrasser de lui quoi qu’il arrive. Celui qui est devenu désormais son ex directeur de cabinet a toujours appelé à moins d’intransigeance et pensait que tout pourrait rentrer dans l’ordre. Même après l’attaque frontale de Chahed contre Hafedh Caid Essebsi, Slim Azzabi ne cessait de prôner la sagesse. Et il n’était pas le seul. Ce qui n’était pas pour plaire à son patron qui a trouvé en Habib Essid et d’autres conseillers de l’ombre des soutiens jugés indéfectibles.

Mais la goutte qui a fait déborder le vase est le communiqué publié dans la soirée d’hier par Nidaa Tounes et signé par sa porte-parole Ons Hattab sur la rencontre entre Béji Caid Essebsi et Rached Ghannouchi dans lequel elle a confirmé la fin du consensus entre les deux parties. Une première dans les annales ! La couverture de l’activité du président de la république relève des prérogatives de son cabinet où on trouve un porte-parole en la personne de la conseillère principale Saida Garrache, un responsable de la communication qui  a rang de conseiller principal, Firas Guefrach et une responsable des relations avec les médias, la conseillère Aida Klibi. Les trois exercent leurs fonctions sous l’autorité directe du directeur de cabinet Slim Azzabi. Or tous ont été pris de court en découvrant le communiqué de Nidaa Tounes qui n’était même pas signé par le directeur exécutif comme d’habitude.  D’autant plus que ce n’est pas la première fois qu’ils se trouvent à la marge. La première fois c’était au cours de la fameuse interview du président de la république diffusée sur la chaine Nessma TV laquelle a été préparée en dehors de Carthage.

Le 6 août dernier, nous écrivions déjà sous le titre « Remue-ménage à Carthage » que la nomination de Habib Essid qui intervient en pleine crise entre Carthage et la Kasbah, va, certainement, entrainer un remue-ménage au palais de Carthage. D’autant plus que l’ancien chef du gouvernement va croiser des conseillers qui l’ont menacé d’humiliation. Reste maintenant quel point de chute pour Slim Azzabi qui, selon certaines indiscrétions pourrait rejoindre son ami Chahed, mais dans quel poste ? Et qui serait son successeur à Carthage ?

Habib Essid serait le mieux indiqué pour le poste.

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