Les révélations choc sur le sacre d’Ahmed Jaouadi

Les révélations commencent à se faire entendre sur la face cachée du sacre du champion du monde Ahmed Jaouadi. Derrière les deux médailles d’or remportées haut la main au cours des mondiaux de natation organisés à Singapour et qui viennent de se terminer, une vérité bien plus amère se dessine : le jeune nageur n’a reçu que très peu de soutien des autorités sportives officielles. Ce sont des bénévoles, des passionnés et des personnes de bonne volonté qui ont tendu la main, l’ont accompagné, et l’ont aidé à réaliser son rêve.
Ce sacre, loin d’être le fruit d’un système, est celui d’un courage individuel, d’une détermination sans faille, et d’un réseau de soutien non officiel. Une réussite qui honore le pays, certes, mais qui pose aussi de sérieuses questions sur le rôle – ou l’absence – des structures sportives du pays.
Deux journalistes sportifs des plus crédibles, le vieux routier Kamel Gattas, père de l’ancienne championne Faten Gattas dans un article publié sur les colonnes du journal la Presse du mardi 4 août, et Abdessalem Dhaifallh, dans un statut publié dans sa page Facebook, ont levé le voile sur une réalité troublante : à quelques semaines des Mondiaux, Jaouadi a été presque abandonné à son sort, livré à lui-même dans sa préparation, sans réel appui des instances sportives nationales.
Malgré un potentiel indiscutable, le jeune nageur n’a reçu ni accompagnement structuré ni moyens suffisants de la part des autorités concernées. Ce sont des volontaires, des passionnés et des anonymes qui se sont mobilisés pour lui permettre de continuer à s’entraîner et de représenter son pays au plus haut niveau.
Son triomphe est donc d’abord celui d’une volonté personnelle inébranlable, soutenue par un élan citoyen, et non le fruit d’un système performant. Ce succès met en lumière les graves lacunes d’un encadrement sportif qui devrait, en théorie, détecter, former et soutenir ses champions – et non les oublier.
« Le moral à plat, écrit K.Gattas, Jaouadi a été approché par des personnalités qui ont servi de loin ou de prés le sport tunisien, dont Maître Leila Dachraoui ancienne championne de natation, qui alerta sa camarade de club Faten Ghattas, dans le but de nous sensibiliser et d’intervenir auprès des responsables. »
Rien n’a été fait et Jaouadi, comme le reste de ses camarades, a reçu quelques sommes qu’il a tout de suite remises à ceux auprès desquels il a emprunté de l’argent.
Une partie de sa bourse ne lui est parvenue qu’après sa victoire au 800 m ! Il a dû compter sur des soutiens privés, dont une partie de la subvention de la Fédération internationale, pour mener à bien sa préparation et ses déplacements.
La solidarité des Tunisiens
Jaouadi, abandonné à son sort, a été pris en charge par des personnalités qui ont servi le sport à différents à degrés. Citons les pour l’histoire : Professeur Ali Al-Qarmazi — Chef du service de radiologie de l’hôpital de Boston et membre du Comité médical olympique de Paris 2024
– Professeur Karim AlChammari – Chercheur en physiologie de l’exercice, résidant au Qatar
Professeur Leila Dachraoui – Avocate, résidant entre la Suède et les Émirats arabes unis
Dr Wissam Al-Dhahabi – Expert en kinésiologie et nutrition, résidant entre la Tunisie et le Qatar
Wassim Jaber – Entraîneur de natation, résidant au Qatar
Physiothérapeute Ahmed Ben Dou
Son entraîneur Philippe Lucas, a certainement joué un rôle exceptionnel en l’assistant dans la mesure de ses possibilités pour… survivre. Il a tout de suite compris que l’intervention de ce groupe était positive. Jaouadi n’était plus abattu par sa situation, mais le moral grimpa au zénith.
Le groupe volontaire ci-dessus cité, prit les choses en main… Il a soutenu le champion moralement, financièrement, médicalement et juridiquement, et est même intervenu techniquement.»
Face à cette situation, une enquête sérieuse et indépendante doit être diligentée pour établir les faits, déterminer les responsabilités et tirer les leçons de cet échec institutionnel. Il en va de l’avenir du sport national et du respect dû à nos athlètes.
Les champions méritent mieux. Le pays aussi.
B.O
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