L'Instance pour la prévention de la torture contre une punition collective suite à l’évasion de terroristes de la prison de Mornaguia.

L'Instance pour la prévention de la torture contre une punition collective suite à l’évasion de terroristes de la prison de Mornaguia.

 

L'Instance nationale pour la prévention de la torture (INPT) a appelé les responsables pénitentiaires à ne pas infliger une punition collective contre les employés et les détenus, sur fond d'évasion de cinq éléments terroristes de la prison civile de Mornaguia.

Dans un communiqué publié, ce samedi, l'INPT a pressé les autorités pénitentiaires à ne pas décréter des représailles contre les détenus ainsi que leurs familles pour des raisons sécuritaires et les priver d'accès aux services offerts dans leurs lieux de détention. L'INPT a estimé que l'incident de l'évasion massive constitue "un précédent dangereux" dans les prisons tunisiennes depuis les événements de la révolution, appelant à la nécessité de mener des "enquêtes internes approfondies" pour identifier les lacunes, tirer les leçons et remédier à la situation dans l'avenir.

Elle a recommandé à ce titre de garantir les attributs d'une "enquête juste et équitable" pour le personnel pénitentiaire et à adopter un programme de suivi psychologique permettant de réduire l'impact de cet incident sur leur équilibre et leur confiance envers eux-mêmes et envers leurs collègues et supérieurs au travail.

Elle a souligné la nécessité d'engager un dialogue institutionnel et sociétal sur la réalité carcérale en Tunisie, auquel prendront part les organismes de l'Etat ainsi que les organisations de la société civile. L'objectif étant d'alléger le fardeau qui pèse sur le système pénitentiaire qui, a-t-elle dit, fait face à d'innombrables défis, sécuritaires, judiciaires, sanitaires, éducatifs, correctionnels et matériels en plus de ressources financières et humaines limitées.

Elle a appelé à saisir l'incident pour raffermir la coopération entre les différents acteurs concernés par la question carcérale et identifier des solutions globales aux problèmes posés, soulignant que l'appréhension sécuritaire de l'incident ne suffit pour changer la situation des prisons.

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