Loi de finances complémentaire: Des taxes supplémentaires pour les salariés ?

Loi de finances complémentaire: Des taxes supplémentaires pour les salariés ?
 
 
Bien que le ministère des Finances ait démenti toute intention de toucher aux salaires des citoyens par une augmentation du taux de la retenue sur salaire, les «fuites» qui ont circulé jusqu'à maintenant donne le contraire de ce qui est officiellement avancé.
 
Selon des experts économiques, la nouvelle loi de finances complémentaire verra une augmentation des taxes relevées sur les revenus des personnes physiques, tels que les salariés, les fonctions libérales, les agriculteurs et autres.
 
Une mesure qui provoquerait certainement, si elle vient à être appliquée, la colère de ces catégories sociales qui souffrent déjà de l'inflation et de la détérioration de leur pouvoir d'achat, et dont la réaction reste imprévisible.
 
D'après une déclaration faite par l'expert financier et fiscal Lassaâd Dhaouadi au journal «Echourouk», paru aujourd'hui, il aurait été plus sage de réduire la taxe sur les revenus des personnes physiques que de l'augmenter, après la mesure prise à ce sujet pour les sociétés qui ont vu leurs taxes passer de 35% à 25%.
 
Si cette mesure se confirme, le gouvernement devra s'attendre à un lever de bouclier de toutes les parties concernées, ce qui ne sera pas en sa faveur, bien que d'une façon générale, une certaine confiance commence à s'établir entre le citoyen et le gouvernement, ce dernier ayant intérêt à la préserver.
 
La question qui n'a cessé d'être posée, c'est de savoir jusqu'à quand le gouvernement fermera les yeux sur la fuite fiscale ? Autrement, quand est-ce que des mesures fermes seront prises à l'encontre des contrevenants, ceux qui possèdent des revenus et des biens faramineux et qui ne payent que des miettes, sinon rien du tout ?
 
Au cas où cette loi de finances complémentaire comportera ce genre d'articles et d'autres qui favoriseront encore les grandes fortunes aux dépens des couches sociales déjà essoufflées par un niveau de vie en chute libre, les fonctionnaires et autres salariés ne se laisseront pas faire et auront des réactions qui bouleverseraient profondément le climat social.Ce qui est à éviter en cette période aussi difficile que sensible en raison des menaces terroristes et de la situation sécuritaire en général.
 
L'expert financier Lassaâd Dhaouadi présente cependant plusieurs solutions de rechange qui ne toucheront en rien le revenu de ces catégories sociales, comme par exemple la privation des fraudeurs fiscaux des services publics, la création d'un registre national sur les fraudeurs fiscaux et les escrocs, charger un procureur de la République pour la lutte contre la fuite fiscale et les crimes financiers ou faire du devoir fiscal une des conditions de la citoyenneté, etc.
 
Déjà que la seule application de la loi à l'encontre des contrevenants et des fraudeurs renflouerait largement les caisses de l’État, mais il s'agit dans ce cadre d'avoir la volonté politique et le courage d'affronter les fortunés et de leur demander des comptes.