L’OIT s’attaque à la formation des ingénieurs dans le privé

L’OIT s’attaque à la formation des ingénieurs dans le privé
 
 
L’ombre de l’année blanche a plané lors de la dernière année universitaire pour les élèves ingénieurs des facultés publiques puisqu’ils ont passé deux mois de grève pour protester entre autres contre les écoles d’ingéniorat privées qui permettent aux étudiants de suivre les mêmes filières du public sans passer par le concours national.
 
Les protestataires ont réclamé à l’époque la création d’une instance supérieure des études d’ingénierie qui supervisera les normes d’attribution des diplômes d’ingénieurs ainsi que le contrôle de la qualité de la formation en ingénierie dans chacun des secteurs privé et public. Ils ont également appelé à la révision du cahier des charges relatif à la création d’écoles privées d’ingénieurs.
 
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a répondu positivement à ces revendication et est allé même jusqu’à suspendre l’octroi de nouvelles autorisations aux écoles privées d’ingéniorat.
 
Interagissant avec ce mouvement de protestation et constatant la poursuite d’octroi de licences aux écoles privées, sans respect strict des cahiers des charges et sans tenir compte des besoins du marché, le comité provisoire de l’Ordre des Ingénieurs Tunisiens a décidé, lors du mois de février 2015, de suspendre l’inscription des diplômés des écoles privées au tableau de l’Ordre. Décision qui les prive de prendre part aux concours nationaux de recrutement aux établissements publics et de postuler à l’étranger.
 
Le nouveau Conseil de l’OIT fraîchement intronisé vient de décider, lui aussi, de maintenir la suspension des inscriptions des diplômés des écoles privées, tout en leur délivrant des attestations d’inscription provisoire, en attendant de se concerter avec le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
 
Diverses réunions ont eu lieu entre les deux parties et l’OIT a présenté sa vision et ses propositions pour améliorer la formation qui consiste essentiellement en l’obligation d’être représenté, de façon efficiente, au sein de la commission des équivalences et en la nécessité de la création d’un organisme indépendant d’accréditation qui prenne en charge l’évaluation du niveau de la formation dans les écoles publiques et privées sur la base de critères unifiés de qualité.
 
Ces rencontres ont permis de rapprocher les points de vue surtout que le ministre s’est montré très attaché à l’amélioration de la qualité de la formation des ingénieurs. 
 
Fort de ce soutien et malgré l’opposition des lobbys financiers des facultés privées, l’OIT s’est montré prêt à assumer ses responsabilités quant à l’évaluation des besoins du pays en formation en ingéniorat et à fixer le nombre d’ingénieurs dont le pays a besoin. Il présentera très prochainement son programme dans ce sens.
 
 
 
 

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