Maroc : plusieurs ministres limogés en raison du retard pris dans l’amélioration de la situation dans le Rif

Maroc : plusieurs ministres limogés en raison du retard pris dans l’amélioration de la situation dans le Rif

 

Le roi du Maroc a limogé mardi plusieurs ministres pour ne pas avoir réussi à améliorer la situation économique dans la région du Rif, secouée depuis un an par les manifestations. Trois ministres et un secrétaire d’Etat ont fait les frais de la colère du roi.

Un audit pointant les défaillances dans sa mise en œuvre de ce programme a été remis mardi 24 octobre à Mohammed VI par le président de la Cour des comptes. C'est dans ce contexte que comparaissaient à Casablanca, Nasser Zefzafi, 39 ans, devenu au fil des grandes manifestations qui ont agité la ville d'Al Hoceïma le meneur de cette colère populaire, et une trentaine de prévenus.

Des conventions-cadres non tenues, des budgets bloqués, des appels d’offres non lancés… Trois ministres et un secrétaire d’Etat ont fait les frais de la colère du roi. Ce rapport d’audit commandé par Mohammed VI devait éclaircir les raisons du retard du programme intitulé « Al Hoceïma, ville phare de la Méditerranée », signé devant le roi en 2015. D’un montant équivalent à 600 millions d’euros, cet ambitieux plan prévoyant logements, emplois et hôpitaux, devait en l’espace de quatre ans faire sortir le Rif de son isolement.

 Le rapport de la Cour des comptes a souligné que les investigations et enquêtes qu’elle a menées ont confirmé l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrées sous le précédent gouvernement.

Le rapport a également révélé que plusieurs secteurs ministériels et établissements publics n’ont pas honoré leurs engagements dans la mise en œuvre des projets et que les explications qu’ils ont fournies ne justifient pas le retard qu’a connu l’exécution de ce programme de développement. Le rapport a en outre démontré qu’il n’existait ni malversations ni détournements.

Dans ce cadre, le Roi a décidé de mettre fin aux fonctions de plusieurs responsables ministériels. Il s’agit de :

- Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, en sa qualité de ministre de l’Intérieur dans le gouvernement précédent ;

- Mohamed Nabil Benabdellah, ministre d’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, en sa qualité de ministre de l’Habitat et de la Politique de la ville dans le gouvernement précédent ;

- El Houcine Louardi, ministre de la Santé, en sa qualité de ministre de la Santé dans le gouvernement précédent ;

- Larbi Bencheikh, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, chargé de la formation professionnelle, en sa qualité d’ancien directeur général de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail ;

Mohamed VI a décidé également de mettre fin aux fonctions de Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable.

Il a, en outre, décidé de leur notifier sa non satisfaction, pour n’avoir pas été à la hauteur de la confiance placée en eux par le Souverain et pour n’avoir pas assumé leurs responsabilités, affirmant qu’aucune fonctions officielle ne leur sera confiée à l’avenir. Il s’agit de :

Rachid Belmokhtar Benabdellah, en sa qualité d’ancien ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle ;

Lahcen Haddad, en qualité d’ancien ministre du Tourisme ;

Lahcen Sekkouri, en sa qualité d’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports ;

Mohamed Amine Sbihi, en sa qualité d’ancien ministre de la Culture ;

Hakima El Haiti, ancien secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, chargé de l’Environnement.

Source MAP et AFP

 

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