Marzouki à Essebsi : « Ayez le courage de démissionner et de rentrer chez vous ! »
Encore une fois l’ancien président provisoire Moncef Marzouki s’illustre par une attaque en règle contre son successeur Béji Caid Essebsi. Dans une mise au point publiée sur sa page officielle, Marzouki rejette la responsabilité des rumeurs concernant la santé de du président, en dénonçant coup sur coup ses « promesses surréalistes » pendant la campagne électorale, son alliance contre nature avec l’adversaire d’hier, le mouvement Ennahdha, son désir de sauver les « corrompus » par une loi taillée sur mesure, la mise au devant de la scène politique de sa famille et toutes autres accusations de cet acabit qui dénotent d’un fiel qu’il compte déverser sur son adversaire avec la mentalité de mauvais perdant qu’il continue à ruminer.
Moncef Marzouki semble pressé à en découdre avec Béji Caïd Essebsi. Prenant au bond la déclaration du Chef de l’Etat selon laquelle il s’excuse d’être encore en vie après les rumeurs sur son décès colportées selon certaines sources par des sites d’information proches de l’ancien président provisoire, ce dernier écrit : « Nous vous excuserions et vous excuserions encore si vous montriez ce que le devoir demande comme courage moral, patriotisme sincère et mise en avant de l’intérêt de 11 millions de Tunisiens sur votre intérêt propre et celui de votre fils, c'est-à-dire de présenter votre démission et de retourner chez vous afin que la Tunisie puisse préparer son avenir avec le minimum de stabilité et d’union nationale non falsifiée. »
Sur le point rapporté selon lequel les rumeurs du décès de BCE portent atteinte à la sécurité nationale, Marzouki enfonce le clou. Ce qui porte atteinte à la sécurité nationale, ce ne sont pas les rumeurs mais l’état de santé lui-même , écrit l’ancien président provisoire en pointant du doigt « la candidature irraisonnable d’une personne de près de 90 ans pour diriger un peuple dans une des plus difficiles phases » de son histoire.
Il stigmatise l’immobilisme dans un contexte de pourrissement politique accru et l’aggravation de la crise économique en 2019 qui est proche du scénario de 1987(déposition pour raison médicale ndlr) avec des élections dans une situation d’urgence dans lesquelles les forces occultes de l’argent sale, de la presse corrompue joueront leur dernière carte pour faire de la Tunisie une démocratie mafieuse par excellence.
Pour lui il s’agit de scénarios chargés de graves dangers politiques reportant de plusieurs années toute renaissance économique dont tout le monde sait qu’elle ne peut avoir lieu que dans le cadre de l’instauration d’un régime politique définitif.
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