MEDITOUR 2008: Vers la définition d’un label méditerranéen partagé

Les travaux de la 3ème édition du Forum méditerranéen du Tourisme se sont ouverts, hier, à Hammamet

, en présence de participants issus de 15 pays méditerranéens, différents opérant dans le secteur du tourisme.

Cette manifestation, la troisième du genre après deux éditions précédentes, tenues respectivement à Tanger au Maroc en 2003 puis à Antalya en 2006 et qui se tient du 21 au 24 mai courant est à l’initiative de l’Association des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Méditerranée (ASCAME) et de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Tunis (CCI).

Assurant l’ouverture officielle du forum, M. Khélil Laâjimi, ministre du tourisme a indiqué que l’actuelle rencontre vient à point nommé réaffirmer l’importance cruciale que revêt désormais le secteur touristique dans l’économie de nos pays en termes d’emplois, de recettes et plus encore en termes de rapprochement entre les peuples.

Et d’ajouter qu’elle constitue, néanmoins, une occasion privilégiée pour approfondir la réflexion sur la situation actuelle de ce secteur et surtout sur les perspectives de son développement et de sa pérennité face à une réalité changeante et à de profondes mutations tant au niveau de l’offre qu’à celui de la

Le tourisme international, a-t-il fait savoir, a connu un développement spectaculaire au cours des dernières décennies.

En effet, le tourisme d’aujourd’hui n’est plus celui des années 80 et encore moins celui des années 50. Ceci est du à l’évolution de ses attentes qui sont actuellement marquées par plusieurs facteurs dont notamment l’évolution du cadre, des modes, des conditions et du rythme de vie.

« C’est cette évolution qui favorise de plus en plus l’apparition de nouvelles demandes voire de nouvelles exigences, ce qui dessine tout naturellement les contours de nouveaux segments de marchés de sorte que les nouvelles tendances prennent le pas sur les offres traditionnelles », souligne le ministre.

Et de renchérir que le client est aujourd’hui de plus en plus regardant aux aspects liés à l’environnement. Il veut se rapprocher de plus en plus de la nature, aller à la rencontre des gens, connaître leurs civilisations, leurs cultures et modes de vie. Et s’il est toujours avide de l’exotique, de l’authentique, de l’original, il accorde également de l’importance à sa santé et son bien être.

Plus encore, ajoute M. Laâjimi, nous assistons à la naissance d’une nouvelle génération de consommateurs qui se méfient de plus en plus du forfait pré-fabriqué et qui tiendront d’abord à s’informer et à comparer avant de décider.

Le consommateur du Net cherche à briser le monolithisme du package touristique classique pour lui préférer des prestations à la carte.

« Internet après avoir été un vecteur de communication s’érige durablement en un outil incontournable de vente et de distribution. Certaines statistiques montrent que les ventes en ligne de produits touristiques augmentent de 50% par an et représentent 6% de la commercialisation touristique européenne.

A cette profonde mutation qui touche le comportement des consommateurs et dont il faudrait nécessairement tenir compte s’ajoutent d’autres facteurs qui ne cessent de modifier irréversiblement le paysage touristique mondial dont notamment l’hégémonisme des tours opérateurs, lui-même né d’une importante mouvance de regroupement et de concentration, le foisonnement des compagnies aériennes low-cost et les changements climatiques et leur impact sur le tourisme », a expliqué le ministre du tourisme.

Dans un autre volet de son allocution, M. Khélil Laâjimi a fait remarqué que les questions environnementales pénètre déjà dans les habitudes de consommation la recherche de produits touristiques originaux et respectueux du milieu dans lesquels sont consommés est devenu un argument qui tend de plus en plus à être déterminent dans les choix des touristes.

La Tunisie a, aux dires du ministre, toujours milité pour l’émergence d’un partenariat solidaire, un partenariat juste est équitable qui tienne compte des intérêts de toutes les parties car elle est profondément convaincue qu’un échange déséquilibré entre les deux rives de la Méditerranée ne peut engendrer qu’un lot de préjudices tant au niveau de la qualité de l’offre qu’à celui de l’apport de cette activité pour nos économies.

Par ailleurs, M. Laâjimi a Evoqué l’opportunité de définir des modalités de collaboration pour la création d’un label méditerranéen. Des produits proposés sous ce label seraient commercialisés conjointement sur des marchés lointains.

Le tourisme culturel, l’écotourisme, la plaisance et le tourisme de jeunes sont des domaines qui se prêtent merveilleusement à la confection de produits associant plusieurs destinations.

« De tels produits porteraient très loin la bonne réputation du label méditerranéen grâce à une stratégie marketing commune. Aussi, diverses autres formes de coopération pourraient être également envisagées dans une approche globale de l’intérêt général du secteur, l’échange du savoir-faire es est une ».

Et d’ajouter que le domaine de la coopération offre encore un vaste champ aux initiatives.

A nous d’être imaginatif et d’être davantage entreprenants dans notre vision de cette nouvelle donne et d’être réactifs dans notre action de valorisation des spécificités et des complémentarités des destinations et de développement des flux touristiques entre nos pays.

CH.KH