Mohamed G. Ben Amor, (pdt IRIE Allemagne): "Des électeurs sont obligés de parcourir 200 à 250 km pour aller voter"

Mohamed G. Ben Amor, (pdt IRIE Allemagne): "Des électeurs sont obligés de parcourir 200 à 250 km pour aller voter"

 

Ingénieur en Informatique dans une société de télécommunication renommée en Allemagne depuis 16 ans, Mohamed Ghassen Ben Amor, 44 ans, est secrétaire général de l'IRIE Allemagne depuis 2011, président de IRIE Allemagne et membre volontaire au projet loi du Haut Conseil des Tunisiens à l'étranger.

Dans cette entrevue, il revient les électeurs tunisiens en Allemagne et les difficultés qu'ils traversent pour rejoindre leurs bureaux de vote. Et pointe un doigt accusateur sur l'ISIE qui n'a pas fourni d'efforts pour trouver une solution au problème.

Pouvez-vous nous donner des informations sur le nombre d'électeurs en Allemagne?

Le nombre d'électeurs tunisiens en Allemagne est d'environ 80 mille. En 2011, le nombre d'électeurs était de 44 541 tandis que le nombre de bureaux de vote était de 15. En 2014, le nombre d'inscrits est de 25 673 et le nombre de bureaux de vote est réduit de 15 à 4. Puis plus tard, après les efforts des diplomates et de l’ISIE, 6 autres bureaux ont pu être ouverts. Notons que les membres des bureaux de vote s'élèvent à quelque 60 personnes, lesquelles ont bénéficié d'une formation adéquate pour mieux assurer le bon fonctionnement des élections.

Nous remarquons cette année une baisse du nombre de bureaux de vote par rapport à 2011. Pensez-vous que cela influera sur le nombre de votants? Et pourquoi avez-vous décidé de fermer 2 bureaux de vote?

Tout d'abord, je tiens à saluer toute l'équipe qui a travaillé pendant des mois pour assurer le bon déroulement des élections en Allemagne. Il est vrai que l'IRIE Allemagne fait face à un problème majeur, à savoir la fermeture de de 2 des 3 bureaux de vote qui comprennent 7379 électeurs et qui vont être répartis sur d'autres bureaux. Nous avons informé l'ISIE en lui soumettant clairement le problème, car il serait inapproprié de rattacher des électeurs à des bureaux éloignés de 200 à 250 kilomètres. Malheureusement, l'ISIE a refusé de donner satisfaction à notre demande.

Ainsi donc, nous avons présenté une autre solution, celle qui a été adoptée en 2011 et qui consiste à utiliser une application  électronique faite par de jeunes tunisiens, application que j'avais moi-même chapeautée en tant qu'ingénieur en informatique.

Le principe est simple, à travers ce procédé électronique, chaque électeur peut voter dans un bureau le plus proche possible de sa résidence en Allemagne, en plus c'est une application qui permet de lutter contre la fraude, puisque chaque personne ne peut voter qu'une seule fois. Là encore, l'ISIE nous a envoyé balader. Le comble, c'est qu' il existe en Allemagne un sérieux problème de répartition des électeurs et un manque d’affichage des adresses.


Quel message lanceriez-vous aux Tunisiens résidant en Allemagne ?

Je m'adresse à tous les Tunisiens résidant en Allemagne, en leur disant de participer activement et en nombre à la transition démocratique, et ce, par le vote et la construction d'une nouvelle Tunisie.

Propos recueillis par D.M.