Mohamed Msilini tire à boulets rouges sur Abdellatif Mekki : le discrédit de la classe politique !

  Mohamed Msilini tire à boulets rouges sur Abdellatif Mekki : le discrédit de la classe politique !

 

« Abdellatif Mekki n’est pas un général et nous n’avons pas de généraux dans le gouvernement ». Celui qui dit ces mots n’est pas un citoyen lambda, ni un responsable politique inconnu au bataillon. C’est le ministre du Commerce, Mohamed Msilini lui-même qui ajoute que le gouvernement ne compte pas de généraux en rejetant ce qu’il considère comme une instrumentalisation politique à laquelle procède le mouvement Ennahdha, le parti de Mekki pour tirer profit de la pandémie du Coronavirus.

« (Si) Abdellatif n’aurait pas pu travailler s’il n’a pas avec lui le chef du gouvernement, le ministre de l’Intérieur, le ministre de la Défense, le ministre du Commerce, le ministre des Affaires sociales et des équipes médicales » ajoute Msilini qui, s’il est modeste puisqu’il se classe en quatrième rang, ne serait pas mécontent de porter le rang d’un officier supérieur de l’armée comme son collègue de la Santé.

A bien réfléchir, ce n’est pas parce qu’Abdellatif Mekki est élevé par l’opinion publique à la dignité de général qui perturbe Mohamed Msilini mais parce que lui n’a pas cette chance. Envieux de la popularité du ministre de la Santé, on ne peut l’écarter. Car si la solidarité gouvernementale a joué, comme cela est normal, le premier aurait été fier de la popularité de son collègue, car c’est le gouvernement dans son intégralité qui tire profit de la bonne image que donne l’un de ses membres.

Jusqu’ici, on croyait que les tiraillements partisans n’avaient pas touché de plein fouet le gouvernement. Les déclarations de Mohamed Msilini, membre de la direction du Mouvement Echaâb indiquent qu’il n’en est rien, et que l’équipe Fakhfakh subit les mêmes revers.

Cependant on n’est pas bien surpris de voir le ministre du Commerce montrer au créneau pour ouvrir le feu et tirer à boulets rouges sur son collègue nahdhaoui. Car si Mekki a été qualifié de général, ce qui est bien sûr inapproprié car on n’est pas en guerre, quels galons va-t-on accrocher au veston de Msilini ?

Le ministre du Commerce ne s’est pas illustré par une gestion sans reproches des attributions de son département. C’est  même le contraire qui s’est produit. Il a, à longueur d’interviews assuré que les produits subventionnés, semoule, farine et huile de mélange, sont disponibles partout, ce qui n’a pas été le cas. Il a décidé, contre tout bon sens, d’ouvrir le Marché du gros un jour sur deux, ce qui a pour effet des attroupements à l’entrée de ce Marché et une flambée des prix, l’obligeant à faire machine arrière. Le bouquet a été lorsqu’il décida l’ouverture des centres commerciaux avant de faire volte-face, créant par là même, des foules compactes devant les magasins de prêt à porter alors que les centres commerciaux auraient pu éviter cela d’autant plus qu’ils étaient outillés pour accueillir leur clientèle dans les meilleures conditions sanitaires possibles.

Abdellatif Mekki lui aussi n’est sans reproche. On le voyant distribuer dans la rue des masques on ne peut que déceler dans ce geste du populisme de mauvais aloi, mais lui au moins sait s’entourer de bons collaborateurs et collaboratrices pour s’adresser à l’opinion publique, parmi lesquels on a remarqué le Professeur Nissaf Ben Alaya, la directrice générale de l’Observatoire des maladies nouvelles et émergentes.

Ce qui n’est pas le cas de Mohamed Msilini qui truste les sorties médiatiques où il ne brille pas particulièrement, car là aussi il a multiplié les impairs comme lorsqu’il a prétendu qu’un bateau d’alcool destiné à la Tunisie a été dérouté sur l’Italie avant de se désavouer.

En tout état de cause, les déclarations de Mohamed Msilini, quand bien même elles ont une part de vérité jettent le discrédit sur le gouvernement en entier.

Au moment où on a besoin de cohésion, à défaut d’union pour combattre cet ennemi invisible qu’est le Coronavirus, une harmonie de façade doit être de mise. Ce n’est pas trop demander.

RBR

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