Mort de la grande figure du cinéma algérien, la comédienne Biyouna

 Mort de la grande figure du cinéma algérien, la comédienne Biyouna

 

L'actrice algérienne Baya Bouzar, connue sous le nom de scène de Biyouna, figure du cinéma algérien et ayant tourné plusieurs films en France, est décédée mardi à Alger à l'âge de 73 ans des suites d'une longue maladie. Elle était connue en Tunisie pour avoir campé le rôle de « Bariza » dans le feuilleton ramadanesque « Nsibti Laaziza » (ma belle-mère bien-aimée) diffusée et rediffusée sur la chaine privée Nessma.

Figure du cinéma algérien, elle avait tourné dans plusieurs films français comme "La source des femmes", "Les trois frères : le retour", ou plus récemment "Neuilly sa mère, sa mère". Artiste complète, elle était aussi danseuse et chanteuse.

Née le 13 septembre 1952 dans le quartier populaire de Belouizdad (ex-Belcourt) à Alger, Biyouna a été rendue célèbre en Algérie en 1973, à l'âge de 19 ans, après avoir joué dans le feuilleton télévisé culte "Al-Hariq" ("L'incendie"). Lors de la décennie noire, dans les années 1990, elle refuse de quitter le pays. Ce n'est qu'en 1999, à la fin des violences, que Biyouna franchit les frontières algériennes. Elle part notamment retrouver le Franco-algérien Nadir Moknèche, qui la fera tourner au Maroc dans "Le harem de madame Osmane".

Guidée par le même réalisateur, elle jouera une ancienne danseuse de cabaret dans "Viva Laldjérie" puis une arnaqueuse dans "Délice Paloma". Elle a défrayé la chronique avec des scènes considérées comme osées en Algérie dans "A mon âge je me cache encore pour fumer".

Biyouna a joué dans de nombreux films français tels que "Le Flic de Belleville" avec Omar Sy, sa dernière apparition au cinéma (2018). Elle ne se voyait pas comme une star, mais plutôt comme "une mère, une sœur", pour ses nombreux fans, racontait-elle lors d'une rencontre avec l'AFP en 2007.

La comédienne était aussi chanteuse. Elle a fait partie de plusieurs troupes avant de débuter à 17 ans dans les plus grands cabarets d'Alger.

En 2001, elle avait sorti son premier album "Raid Zone", puis un autre en 2007 "Blonde dans la Casbah". En 2011, elle avait assuré les chœurs sur une des chansons de l'album de Julien Doré "Bichon".

Biyouna montait aussi sur les planches du Théâtre Marigny, en 2012, avec un premier spectacle solo « Biyouna ! » mis en scène par Ramzy.

Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a exprimé "sa tristesse après la perte d'une des célébrités de la scène culturelle", saluant la contribution de Biyouna au cinéma algérien.

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