Nidaa doit associer d'une manière très visible le camp démocrate à sa campagne s'il veut la victoire de BCE

Nidaa doit associer d'une manière très visible le camp démocrate à sa campagne s'il veut la victoire de BCE
 
(Par Habib Mellakh) Je ne suis pas Nostradamus mais j'ai peur...
 
Je ne sens pas les Tunisiens vigilants. La campagne Béji Caïd Essebsi, sur le terrain, est timorée. Les données objectives lui donnent la victoire et particulièrement les intentions des différents partis relatives au report des voix. Mais ce deuxième tour est une équation à plusieurs inconnues et suscite beaucoup d'interrogations.
 
Le Front populaire est divisé. Les électeurs de Hamma rallieront-ils en grand nombre BCE? Les démocrates, confiants ,iront-ils tous aux urnes, à la veille des vacances de l'hiver? Pour qui les supporters de l'Entente Club Africain- Union patriotique Libre, qui ont voté au premier tour, en tant que fans du Club Africain pour le clône tunisien de Berlusconi, et particulièrement ceux, parmi eux, qui résident dans les quartiers populaires, voteront-ils? Ne doit-on pas craindre que le report des voix du populiste Hechmi Hamdi, n'aille à l'autre candidat autoproclamé des pauvres, Mohamed Moncef Marzouki, qui faisant feu de tout bois, essaie, par tous les moyens, de mobiliser cet électorat et  les abstentionnistes du premier tour, après avoir désespéré d'une bonne partie de l'électorat du Front populaire, appelée par ses dirigeants à lui barrer la route . Pourquoi "la majorité présidentielle" n'est-elle pas visible pendant la campagne, une campagne qui donne toujours l'impression que BCE est le candidat de Nidaa?
 
Une seule certitude: le peuple d'Ennadha ira voter massivement pour MMM. La machine qui l'a mobilisé contre BCE est toujours à pied d'oeuvre. Elle continue à diaboliser le candidat de Nidaa et elle fait mouche. Les Nidaïstes me semblent autosuffisants et n'impliquent pas suffisamment les autres composantes de "la majorité présidentielle" dans la campagne. Or cette implication est nécessaire pour que BCE n'apparaisse pas aux yeux d'une partie non négligeable de l'électorat, de bonne foi, romantique, idéaliste et facilement dupable comme le suppôt l'Ancien Régime ou comme le candidat qui risque de reconduire, au pouvoir, une nouvelle troïka. L'association, sur le terrain et pas seulement à l'occasion des conférences de presse ou à la faveur de la présence sur les plateaux de télévision, des partis politiques qui soutiennent BCE à la campagne, permettra de déjouer la stratégie de ceux qui le dénigrent en le présentant soit comme un futur dictateur soit comme celui qui va mettre en péril le projet moderniste tunisien en s'alliant avec Ennadha. Dans le cas contraire, la nuit du solstice d'hiver, qui se produira le 22 décembre, quelques minutes après minuit, risque d'être blanche pour les démocrates, et leur réveil très dur.
 
Le rêve d'une Tunisie démocratique, stable et prospère n'aura vécu que ce que vivent les roses, l'espace d'un printemps. Le printemps tunisien sera sinon enterré, du moins  remis aux calendes grecques. Je ne voudrais pas jouer les Cassande en prédisant, pour notre pays, de nouvelles années de braise mais un grand risque de recrudescence du terrorisme et d'effondrement économique n'est pas à écarter. A bon entendeur salut! 
H.M.