Nouveau gouvernement libanais : une femme à la tête du ministère de l’Intérieur et des municipalités

Nouveau gouvernement libanais : une femme à la tête du ministère de l’Intérieur et des municipalités

 

Après huit mois de tractations, sur fond de divisions politiques d’ampleur et de craintes d’une crise économique aiguë, le Liban s’est doté jeudi 31 janvier d’un nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre sortant, Saad Hariri.

Ce dernier a été reconduit dans ses fonctions par le président Michel Aoun le 24 mai dernier C'est le secrétaire général de la présidence du Conseil Fouad Fleyfel qui a donné lecture du décret de formation du gouvernement signé par le chef de l'Etat peu après l'arrivée de M. Hariri au palais de Baabda.

Le second gouvernement du mandat du chef de l'Etat, élu le 31 octobre 2016, comprend 30 ministres, dont quatre femmes et neuf ministres d'Etat, répartis à parts égales entre chrétiens et musulmans. Les principales formations politiques y compris le Hezbollah chiite sont représentées dans le cabinet, qui compte également des ministres nommés par le chef de l'Etat, dont un ministre représentant les six députés sunnites pro-8 Mars. Les Kataëb sont, pour leur part, absents du nouveau cabinet.

Grande nouveauté de ce gouvernement la nomination d’une femme comme ministre de l’Intérieur et des municipalités. Il s’agit de Raya Haffar el-Hassan, membre du Courant du Futur du Premier ministre Saad Hariri.

Trois autres femmes sont aussi nommées comme ministres : Nada Boustani, ministre de l’Énergie, May Chidiac, ministre d’État au développement administratif et Violette Khairallah Safadi, ministre d'Etat pour l'insertion socio-économique des jeunes et de la femme

Le nouveau gouvernement tiendra sa première réunion samedi à 11h30, au palais de Baabda, sous la présidence du chef de l'Etat. Cette réunion sera consacrée à la rédaction de la déclaration ministérielle.

A l'issue de sa réunion avec MM. Aoun et Berry, et après l'annonce officielle de la composition du gouvernement, Saad Hariri a affirmé que le futur cabinet "doit faire face à de nombreux défis économiques, financiers et sociaux, qui viennent s'ajouter aux défis connus, notamment la situation régionale et les tensions à la frontière sud".

"Cette situation requiert une grande solidarité entre les ministres", a-t-il ajouté. M. Hariri s'est également excusé auprès des Libanais pour le retard dans la formation de son cabinet. Il a déclaré que "le temps du traitement (des problèmes) par analgésiques est terminé", affirmant que "les causes de la corruption et du gaspillage sont connues".

"Le travail du futur gouvernement ne pourra connaître aucun retard", a-t-il lancé, ajoutant que "les solutions aux défis ne se trouvent pas dans l'attente mais dans la mise en œuvre d'un programme clair et de vraies réformes".

Il a, dans ce contexte, souligné que "le financement de ces réformes existe, il faut maintenant se pencher sur leur mise en œuvre". "Nous n'avons pas d'autre choix que d'assumer nos responsabilités et tous les ministres devront contribuer à bâtir l’Etat", a-t-il poursuivi.

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