Plages de Radés, Ezzahra et Hammam-Lif: De vrais dépotoirs marins

Plages de Radés, Ezzahra et Hammam-Lif: De vrais dépotoirs marins
 
 
Les images des tonnes de poissons bleus principalement des sardines, retrouvés morts échoués sur la plage de Radès, ont alimenté la polémique sur les réseaux sociaux, particulièrement chez les associations de défense de l’environnement qui n’ont pas cessé depuis des années d’alerter sur la pollution incroyable qui a frappé les plages de la banlieue sud de Tunis et qui a accéléré leur dégradation.
 
Des associations qui ont rappelé que malgré leurs appels et bien qu’un incident similaire ait été enregistré au mois de mai dernier, aucune mesure n’a été prise pour tenter de protéger ces plages aux portes de Tunis.
 
Suite à cette catastrophe écologique, les services concernés des ministères de la Santé et de l'Agriculture ont été obligés de réagir pour prélever des échantillons de poissons asphyxiés afin de les analyser et déterminer les raisons de ce phénomène.
 
L’équipe du ministère de la Santé Publique a procédé, de son côté, au prélèvement d'un échantillon de l'eau du canal pour le soumettre à des analyses physico-chimiques et voir si sa pollution est à l'origine de la mort de milliers de poissons.
 
Selon les premières analyses, ces poissons auraient succombé à un manque d'oxygène provoqué par la pollution du canal. Cette catastrophe est venue encore une fois prouver le degré de pollution des plages de la banlieue sud transformées en de vrais dépotoirs marins.
 
Outre la pollution chimique provoquée par le déversement des eaux utilisées par la centrale de la STEG, les plages de cette région souffrent des vidanges et des dégazages des réservoirs des bateaux qui rentrent au port de Radés et qui entraînent une pollution volontaire considérable.
 
Ceci sans parler des rejets domestiques, puisque les nombreuses embouchures de l’ONAS (surtout au niveau d’Oued- Méliane) déversent les eaux usées en pleine mer !
Une eau « clairement » noire qui dégage une puanteur insupportable pour les riverains et qui finit, suivant la direction des courants, par envahir le littoral, du côté de Radès et d’Ezzahra avant de gagner les eaux d’Hammam-Lif.
 
Le comble c’est que ces plages agonisantes de la banlieue sud souffrent en plus des conséquences catastrophiques de l’installation des digues de façon anarchique et non étudiés. Des digues qui ont fini par empêcher les courants marins de circuler dans ces zones, causant la stagnation des eaux et l’accumulation entre les digues et le littoral d’une algue brune (SOUFA)   dégageant classiquement ces odeurs nauséabondes.
 
Face à cette tournure catastrophique des événements, les habitants de la banlieue sud sont unanimes : Halte au massacre ! Des solutions radicales (et non des demi-mesures) s’imposent pour sauver ces plages qui furent jadis des plus convoitées par les Tunisois.
 
Ces derniers lèvent un appel pour la démolition des digues, la fermeture de toutes les embouchures de l’ONAS qui déversent les eaux usées en pleine mer et l’interdiction des vidanges et les dégazages des bateaux dans la zone du port de Radés. Espérons que leurs doléances trouvent finalement entendeur pour sauver leur plage longtemps abandonnée à leurs sorts si tragiques ! 
Kais Ben Mrad