Pour défendre la circulaire anti-presse, Iyed Dahmani pédale dans la semoule

Pour défendre la circulaire anti-presse, Iyed Dahmani pédale dans la semoule

 

Invité dans l’émission phare de Mosaïque FM, Midi-Show, le ministre-porte-parole du gouvernement Iyad Dahmani a eu toute la peine du monde pour justifier la circulaire du chef du Gouvernement concernant les bureaux de presse aux ministères, laquelle obligeait tout responsable à avoir le feu vert de son autorité pour pouvoir accorder des déclarations ou divulguer une information, ce qui a été considéré comme une volonté de museler la presse au moment où la liberté d’expression est devenue un acquis post-révolution.

Le ministre si prompt à défendre la liberté de la presse quand il était dans l’opposition s’est fait d’abord accusateur. « C’est le gouvernement Mehdi Jomaa qui a émis le décret qui a servi de base à la circulaire précitée, alors pourquoi on n’a pas entendu en son temps des récriminations contre l’auteur de ce texte », s’est-il écrié fort de son argumentation.

C’est trop facile d’accuser les autres et de s’en sortir à bon compte. Sauf qu’il avait tout faux car le décret concernait le code de déontologie des agents publics et il n’y est pas question de rapports avec la presse. Si c’est normal qu’un agent public soit soumis à ces règles, le fait de les étendre à la presse est révélateur d’une volonté de mettre l’information sous contrôle. Quand bien même le texte a été émis par un précédent gouvernement le fait de l’avoir remis au goût du jour veut dire qu’on l’adopte.

Jeter l’opprobre sur les autres est d’ailleurs révélateur de la volonté d’assumer ses responsabilités et en premier lieu les fautes et les erreurs qui s’y rattachent. Mis devant cette évidence, Iyed Dahmani a essayé de faire machine arrière. Si le texte ne satisfait pas on peut toujours l’amender, a-t-il dit en laissant entendre que c’est ce que le gouvernement va entreprendre. Botter en touche c’est aisé, mais encore faut-il en assumer les conséquences.

Il ne fait pas de doute que le gouvernement a fauté en publiant une circulaire qui rappelle un temps que tous croyaient révolu. Au lieu de faire amende honorable et de corriger l’erreur en retirant purement et simplement la circulaire, il a tenté le diable en disant la chose et son contraire. Iyed Dahmani a pédalé dans la semoule(ou dans la choucroute) comme le dit l’expression.

Pour le puristes cette métaphore qui compare la difficulté à sortir du pétrin à la difficulté du cycliste s’il devait avancer dans la semoule. C'est-à-dire ne pas progresser, s’embourber, être dépassé par les événements. Ce fut le cas du porte-parole du gouvernement.

Pour lui ce fut inconfortable, Pour le gouvernement l’aveu d’avoir eu tout faux sur un sujet sensible.

D’ailleurs l’on se demande pourquoi, il a été amené à publier cette circulaire qui dans le fond comme dans la forme est une reculade certaine par rapport au seul acquis notable de la révolution.

On peut toujours juré que l’on n’a pas l’intention de revenir sur cette liberté, mais l’intention ne suffit pas quand les actes contredisent la parole

RBR

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