Pour se défendre, Fehri déclare une nouvelle guerre à Ennahdha

Sami Fehri n’a pas tardé à réagir après la décision de la justice de lui interdire de voyager, ainsi qu’à son épouse, l’administrateur judicaire de la société Cactus Prod, ainsi que sept autres accusés, dans le cadre d’une affaire de corruption et de soupçons d'irrégularités de certains contrats de gestion d’une société confisquée déposée par le chargé du contentieux de l'Etat pour le compte du ministère des Finances, en particulier le comité national pour la liquidation des biens confisqués.

A peine la décision de la justice annoncée, il est parti en guerre contre le parti Ennahdha en lançant une bande annonce qui présente une enquête d’investigation qui sera diffusée prochainement sur sa chaîne « Al Hiwar Ettounssi ».

Selon les spots d’annonce, l’enquête sera présentée sous forme d’une série d’épisodes, qui dévoileront beaucoup de secret ssur la famille de Rached Ghannouchi et sur les financements douteux du mouvement Ennahdha.

Menacé aussi dans le cadre de l’affaire de Cactus  dans laquelle il est poursuivi par l’Etablissement de la Télévision Tunisienne et ses syndicats et dont le verdict final sera prononcé par la chambre pénale spécialisée dans l’examen des affaires de corruption financière auprès du pole judiciaire et financier le 25 novembre prochain, Sami Fehri a choisi d’attaquer le parti Ennahdha pour se défendre.

Fort de la réussite de cette même stratégie de prendre Ennahdha pour ennemi, qui lui a permis en 2013 de faire croire à une certaine frange des Tunisiens qu’il est ciblé par le parti islamiste dans le cadre d’une affaire de liberté d’expression et non pas dans le cadre  d’une affaire de malversations et de corruption, Sami Fehri a donc choisi de réadopter la même tactique pour espérer se sauver.  

Réagissant à cela, le dirigeant du mouvement Ennahdha, Samir Dilou, a estimé, dans une déclaration téléphonique accordée ce mercredi 30 octobre 2019 à Jawhara FM, que le patron de la chaîne privée El Hiwar Ettounsi, Sami El Fehri, croit à tort qu’il est la cible du parti, comme le pensait l’homme d’affaires et ancien candidat du parti Qalb Tounes à la présidentielle, Nabil Karoui.

Dilou a ajouté :« Il a déclaré la guerre au mouvement Ennahdha sur les plateaux d’Al Hiwar Ettounsi durant la campagne électorale présidentielle et législative. Je ne sais pas ce qu’il essaie de prouver ».

Indépendamment de l’importance des révélations de l’enquête commandée par Sami Fehri, il est grand temps que chacun assume ses responsabilités dans ce pays et que justice soit faite. Si les dirigeants d’Ennahdha sont impliqués dans n’importe quelle affaire, ils doivent payer. Si les accusations sont mensongères, les commanditaires doivent à leur tour payer.

D’un autre côté, la justice doit trancher et dire son dernier mot librement dans l’affaire qui oppose Sami Fehri à l’Etablissement de la Télévision Tunisienne et dans l’affaire de la mauvaise gestion de Cactus pour que chacun assume ses responsabilités car nul n'est au dessus de la loi si on veut réellement bâtir une nouvelle Tunisie.

Cheker Berhima